
Le parti Pheu Thai s’est engagé à réécrire la constitution parrainée par l’armée et à faire pression en faveur d’une loi anti-coup d’État pour garantir que les prises de pouvoir militaires illégales ne seraient plus acceptées et que les putschistes ne seraient pas reconnus comme « ratthathipat » (« souverain »).
Dans une déclaration publiée à l’occasion du 10e anniversaire du coup d’État du 22 mai 2014 fomenté par le général Prayut Chan-o-cha, Pheu Thai a déclaré que les coups d’État étaient illégaux, détruisaient la démocratie et coûtaient des opportunités au pays.
Le parti a déclaré qu’il ne soutenait pas non plus l’amnistie pour les putschistes. Prayut n’a jamais été inquiété par la justice. Pire, il a été promu dans les hautes sphères.
Les coups d’État sont un crime contre l’humanité et la démocratie, et jamais un coup d’État n’a conduit à la prospérité. En revanche, il fait reculer le pays, a déclaré le parti dans un communiqué lu par le porte-parole Danuporn Punnakanta. La Thaïlande a largement reculé sous le régime Prayut.
Le parti a exhorté les tribunaux et autres agences d’État à abandonner toute notion de précédent selon lequel un coup d’État pourrait aboutir à un gouvernement légitime et a déclaré qu’il ferait pression pour la promulgation d’une loi interdisant leur reconnaissance comme légitime avec un délai de prescription qui n’expirera jamais.
Le vice-président du Pheu Thai, Chusak Sirinil, a souligné que le moment était venu de modifier la constitution de 2017, écrite après le coup d’État de 2014.
Il a déclaré que le parti espère que la nouvelle charte établira des mécanismes pour empêcher de futurs coups d’État avant l’expiration du mandat du gouvernement.
Selon M. Chusak, «C’est une erreur de considérer les putschistes comme des « ratthathipat » et de les laisser diriger le pays. Il est important que les gens s’y opposent ».
Le Conseil de la Défense, présidé par le ministre de la Défense Sutin Klungsang, a approuvé le mois dernier une proposition autorisant le Premier ministre à suspendre les officiers supérieurs soupçonnés d’avoir fomenté un coup d’État militaire. La proposition serait envoyée au cabinet avant d’être soumise au Parlement pour délibération.
Dans le même ordre d’idées, le député du parti Move Forward, Parit Wacharasindhu, a déclaré que trois questions fondamentales doivent être abordées : le « pouvoir élargi » des agences publiques indépendantes, les réformes militaires et les structures économiques. Ces fameuses agences (commission électorale, cour constitutionnelle, justice) sont accusées d’être à la botte du régime donc contre le peuple.
Le parti d’opposition Move Forward a publié une déclaration à l’occasion des 10 ans du coup d’État militaire du 22 mai 2014, affirmant que le système de la junte est toujours en place malgré le départ du général Prayut Chan-o-cha. Son régime dirige toujours la Thailande.
Le parti s’engage à faire pression en faveur d’une constitution populaire pour remplacer la charte de la junte, à annuler tous les ordres pris par le Conseil national pour la paix et l’ordre (junte) et à placer l’armée sous contrôle civil en réformant le Conseil de défense et l’armée.
Cependant, aucune loi ne pourra jamais empêcher les coups d’état puisque c’est la loi du plus fort qui prévaut, d’autant que l’armée bénéficie de la mansuétude des hautes sphères.