
Le Département des enquêtes spéciales (DSI) thaïlandais s’apprête à convoquer 1 200 candidats aux élections sénatoriales ainsi que des témoins, dans le cadre d’une vaste enquête pour collusion et blanchiment d’argent couvrant 45 provinces.
Vendredi, au Siège du gouvernement, le Premier ministre par intérim Phumtham Wechayachai a présidé une réunion du comité des affaires spéciales, en présence du ministre attaché au bureau du Premier ministre, Chousak Sirinil, également ministre de la Justice par intérim, du directeur général du DSI, le major de police Yutthana Praedam, et de représentants d’agences concernées.
L’enquête, menée depuis mars 2025, vise un réseau soupçonné d’avoir organisé une fraude électorale à grande échelle. Les enquêteurs ont déjà interrogé 90 témoins, reconstitué des scènes dans des lieux liés au processus électoral, et analysé des images de vidéosurveillance ainsi que des transactions financières. Ces éléments ont permis d’établir des liens entre 1 200 personnes, dont des assistants parlementaires et des sénateurs.
Pour cartographier les connexions du réseau, les enquêteurs ont également examiné les relevés téléphoniques. Le DSI prévoit désormais de convoquer les 1 200 individus identifiés pour approfondir l’enquête. Dix divisions d’enquête ont été mobilisées pour accélérer le traitement de ce dossier sensible.
Selon les autorités, cette affaire pourrait déboucher sur des poursuites pour blanchiment d’argent et organisation criminelle, en vertu de l’article 209 du Code pénal et des lois connexes.
L’enquête s’inscrit dans un climat de fortes tensions entre le Pheu Thai, parti au pouvoir, et le Bumjaithai, accusé d’avoir orchestré la fraude électorale et récemment sorti de la coalition gouvernementale. Les sénateurs mis en cause, soutenus par le Bumjaithai, envisagent des poursuites judiciaires contre leurs détracteurs, y compris le gouvernement. Dans un contexte où le Sénat joue un rôle clé dans la nomination des juges, des doutes persistent quant à la garantie d’un traitement équitable.