Le Département de contrôle de la pollution du ministère des Richesses naturelles et de l’Environnement s’est fixé pour objectif de réduire la proportion de déchets alimentaires dans les ordures municipales à un maximum de 28 % d’ici 2027.
Le ratio actuel s’élève à 39 %, soit environ 9,68 millions de tonnes par an, soit environ 146 kilogrammes par personne et par an.
Cela ne signifie pas que les Thaïlandais jettent 39 % de leur nourriture mais que 39 % du contenu des poubelles est constitué de nourriture et épluchures.
Les zones où on rejette et donc collecte des déchets alimentaires le plus sont, dans cet ordre : les marchés de produits frais, les grands magasins, les dépanneurs, les bureaux, les hôtels, les temples, les ménages et les écoles.
Ainsi chaque Thaïlandais ne jette pas 146 kg de nourriture dans SA poubelle mais 146 kg par Thaïlandais sont jetés, d’une manière ou d’un autre.
Cette initiative devrait contribuer à la réduction de la pollution par les déchets, des émissions de méthane et des émissions de carbone.
En Europe, On considère qu’on gaspille en moyenne 127 kilos de nourriture par personne et par an, donc moins qu’en Thaïlande.
Ces 127 kilos se répartissent comme suit selon le site officiel de l’Union Européenne:
55% par les ménages ; 18% lors de la transformation ; 11% à la récolte ; 9% dans les services alimentaires (restauration collective) ; 7% lors de la vente.
L’UE jette l’opprobre sur les ménages et non sur les marchés. Ce serait l’inverse en Thailande.
Les statistiques thaïlandaises ne disent pas ce qui est gaspillé lors de la récolte.
Le gouvernement devrait promouvoir une économie circulaire, promulguer une législation pénalisant l’élimination inappropriée des déchets, décentraliser la gestion des déchets et augmenter les budgets consacrés à la gestion des déchets a déclaré le chef de facto du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, au Parlement après un 6 mois de suspension.
Pita a souligné une augmentation substantielle du volume total de déchets, passant de 46 millions de tonnes en 2019 à 63 millions de tonnes en 2023.
Cette augmentation provient principalement des déchets industriels, les déchets municipaux restant stables à 29 millions de tonnes en 2019 et 26 millions de tonnes en 2023.
A l’inverse, les déchets industriels sont passés de 17 millions de tonnes en 2019 à 37 millions de tonnes en 2023. Environ 12 % des déchets ne sont pas gérés et une partie importante des 88 % restants est mal gérée.
Sur les 1 941 décharges que compte le pays, seules 72 répondent aux normes internationales.
Par ailleurs, parmi les 105 incinérateurs d’ordures, seuls 11 possèdent un système de traitement.
Pita a attiré l’attention sur l’imposant tas d’ordures de Samut Prakarn, dépassant la hauteur d’un immeuble de cinq étages. 2 830 tonnes de déchets y arrivent chaque jour, mais on ne peut gérer efficacement qu’environ 300 tonnes.
À Phuket, la capacité d’incinération est de 700 tonnes par jour, mais on est aux prises avec 871 tonnes de déchets quotidiens.
Dans le même temps, le budget alloué à la gestion des déchets ne représente que 0,31 % (633 millions de bahts) du PIB de la province (202,5 milliards de bahts). Pita a averti que si des mesures correctives ne sont pas prises, Phuket risque d’être qualifiée de « paradis des ordures ».
Aucun gouvernement thaïlandais, et surtout pas les militaires peu au fait de ces sujets, ne s’est intéressé à la gestion des ordures. Dans certaines îles (Koh Larn Samui, etc.) le problème est gravissime.
