Une vidéo montre « Oncle Piak », le mari de la victime, avec un sac noir sur la tête et des menottes aux poignets, alors qu’il est battu par ce que l’on pense être des policiers.
Dans la vidéo, « Oncle Piak » est contraint d’avouer le meurtre de « Tante Kob », sa femme. La vidéo a suscité l’indignation de l’opinion publique, qui accuse la police d’avoir torturé « Oncle Piak » pour obtenir une confession.
La police a reconnu avoir arrêté « Oncle Piak » et l’avoir emmené au poste de police d’Aranyaprathet. Cependant, la police a nié les accusations de torture.
Le commandant de la police provinciale de Sa Kaeo a ordonné l’arrestation du numéro deux du poste de police d’Aranyaprathet.
En outre, trois autres victimes du Gang d’ados (dont le chef est le fils d’un policier important de la ville) ont porté plainte pour agression et viol.
De son côté « Oncle Piak » a refusé d’aller en cure de désintoxication pour son alcoolisme chronique. Il espère se faire ordonner bonze mais ce sera difficile en raison de cet alcoolisme.
Rappel de l’affaire : Le 12 janvier 2024, le corps de Mme Buaphan Tansu, une femme de 47 ans souffrant de troubles mentaux, a été retrouvé dans un étang à côté d’une école maternelle d’Aranyaprathet. Elle avait été battue à mort.
La police a rapidement arrêté « Oncle Piak » le mari de Mme Tansu, M. Panya Kongsaenkham, âgé de 56 ans. Il a avoué le meurtre et a été inculpé. Cependant, des preuves vidéo ont ensuite révélé que les véritables tueurs étaient un groupe de cinq gamins de 13 à 16 ans, dont deux sont liés à deux policiers locaux.
« Oncle Piak » a été libéré de prison et la police a arrêté les cinq ados. Les deux papas policiers ont de suite été suspendus.
L’affaire a suscité l’indignation de l’opinion publique, qui accuse la police de corruption et de violence. Le général Surachet Hakphan, commandant adjoint de la police, a déclaré que l’affaire serait traitée avec la plus grande impartialité.
Le 16 janvier 2024, le général de police Surachet Hakphan, s’est rendu au quartier général de la police provinciale de Sa Kaeo pour suivre l’affaire.
Lors de son entretien avec l'oncle Piak, le général Surachet l'a interrogé sur les raisons de ses aveux. L'oncle Piak a déclaré qu'il avait avoué par désespoir, car il était accusé de meurtre par les villageois. Il a également déclaré qu'il n'avait pas été torturé par la police et qu'il avait inventé l'histoire de la chaise utilisée pour frapper sa femme.
Il a également déclaré qu’il n’avait vu personne frapper sa femme.
Le 17 janvier 2024, le général Surachet a répondu aux accusations selon lesquelles un policier local qui était le père de l'un des jeunes hommes impliqués dans le meurtre de Mme Buaphan Tansu avait été protégé par la police.
Le général Surachet a déclaré qu'il n'avait jamais fait preuve de favoritisme envers ses subordonnés, même s'ils étaient coupables de crimes. Il a également déclaré que le policier local en question n'était pas personnellement impliqué dans le meurtre.
Le général Surachet a également confirmé que le fils du policier local avait été arrêté et faisait l'objet d'une enquête.
Le général Surachet a admis que l'arrestation et l'inculpation d'un homme innocent étaient une erreur grave. Il a déclaré que la police royale thaïlandaise émettra un avertissement aux commandants de police de tout le pays.
Le général Surachet a également déclaré que la police allait enquêter sur les allégations selon lesquelles les cinq jeunes hommes impliqués dans le meurtre avaient causé des problèmes à d'autres villageois avant le meurtre. Si les allégations sont confirmées, des accusations supplémentaires seront déposées.
Le général de police Surachet a révélé qu’il avait reçu un rapport selon lequel il y avait des preuves vidéo et des témoins qui affirmaient que l’oncle Piak avait été battu et enchaîné par un groupe de personnes qui lui avaient mis un sac noir sur la tête et l’avaient forcé à avouer le meurtre de sa femme.
Le général Surachet a déclaré qu'il n'avait pas encore vu la vidéo, mais qu'il avait informé le général de police Torsak Sukwimon, chef de la police nationale. Il a également déclaré que si la police était impliquée, il ordonnerait une enquête et des accusations criminelles seraient déposées.
Le général de police Surachet Hakphan a annoncé qu'il avait envoyé une équipe d'enquête importante. Elle serait composée de membres de la police nationale, de la police provinciale de Sa Kaeo et de la Commission nationale des droits de l'homme. Il a déclaré que l'équipe serait chargée de découvrir toute la vérité dans cette affaire, y compris d'interroger à nouveau l'oncle Piak, le mari de la victime.
Le général Surachet a également déclaré qu'il était important que l'enquête soit impartiale et juste pour toutes les parties.
Le général Surachet a par ailleurs déclaré que le père de l’un des suspects, qui était policier, avait été le premier à aider la police à arrêter les jeunes criminels.
En ce qui concerne l’interrogatoire de l’oncle Piak, le général Surachet a déclaré qu’il ne croyait pas qu’il a été forcé d’avouer. Cependant, il a déclaré qu’il était important de vérifier les preuves vidéo qui montrent que l’oncle Piak a été battu.
Enfin, le général Surachet a répondu à la demande de défenseurs des droits de transférer l’affaire à la « Criminelle ». Il a déclaré qu’il ne voyait pas la nécessité de transférer l’affaire, car il était convaincu que la police provinciale de Sa Kaeo était capable de mener une enquête impartiale.
Le 18 janvier 2024, la police provinciale de Sa Kaeo a publié un ordre suspendant le lieutenant-colonel de police Phichit Wattano, numéro deux du commissariat d’Aranyaprathet, pour une période de 30 jours.
L'ordre a été émis à la suite de l'apparition d'un extrait audio où l'on entend l'équipe d'enquête policière du commissariat d'Aranyaprathet forçant et menaçant l'oncle Piak, pour qu'il avoue le meurtre.
L'enquête a révélé que la voix de l'homme sur l'extrait audio était bien celle du lieutenant-colonel Phichit Wattano.
On ne sait pas si le clip audio est simplement le son du clip vidéo ou s’il y a eu deux « séances » de menaces contre Piak.
On ne sait pas non plus si Phichit est le père de l’un des criminels.
M. Kanthat Pongpaiboonwet, alias « Kan Jom Phalang », un possible travailleur social, a amené trois nouvelles victimes au poste de police d’Aranyaprathet. Ces victimes ont accusé les cinq tueurs de Mme Buaphan Tansu de les avoir également agressées sexuellement.
Les trois victimes sont une femme transgenre de 36 ans, une fillette de 12 ans et une autre jeune femme. Elles ont toutes déclaré que les cinq ados les avaient agressées sexuellement à des moments différents.
La jeune femme de 36 ans a déclaré que les cinq délinquants l'avaient violée à l'intérieur de sa maison le jour du meurtre de Mme Buaphan Tansu. Elle a déclaré qu'ils l'avaient menacée de la tuer si elle ne coopérait pas.
La fille de 12 ans a déclaré que les cinq délinquants l'avaient violée dans un champ de riz près de sa maison. Elle a déclaré qu'ils l'avaient attrapée alors qu'elle rentrait de l'école.
L'autre jeune femme a déclaré que les cinq délinquants l'avaient violée dans une forêt près de son village. Elle a déclaré qu'ils l'avaient attrapée alors qu'elle se promenait.
Certains observateurs pensent qu’il y a plus de victimes mais aussi plus de membres dans le gang.
Le garçon dont le père était policier portait une arme à feu et est le chef de cette bande. On ne sait pas si l’arme appartient à son père. Et si oui, si le père avait donné son accord pour que l’enfant se promène avec.
Devant l’ampleur du scandale, Le colonel Phichet Srichantra, surintendant du poste de police d’Aran Prathet, a annoncé que les autorités thaïlandaises ont pris des mesures pour renforcer la sécurité et enquêter sur le viol de la fillette qui devient maintenant, le crime le plus grave.
Les mesures annoncées par le colonel Srichantra comprennent :
Un interrogatoire préliminaire pour déterminer où et par qui le viol supposé s'est produit.
Un examen physique de la victime.
Une enquête au parquet provincial de Sa Kaeo.
Une collaboration avec des professionnels multidisciplinaires.
La sécurité dans la zone sera également renforcée. Les adolescents d’Aran sont invités à regagner leur domicile avant 22 heures.
Ce fiasco renforce la population qui critique les familles des policiers, souvent à l’origine de crimes. Le général Torsak chef de la police nationale admet que l’image de la police est souvent négative.
Mais il rappelle qu’Il y a plus de 200 000 policiers dans le pays. Les policiers criminels ou délinquants seraient minoritaires. Il dit vouloir briser le cycle infernal qui produit des ripoux. Et il renvoie la responsabilité sur les adolescents thaïlandais en général qui seraient donc encore plus dangereux que les policiers.
M. Komon Prompeng, du Département de protection des mineurs, a déclaré que 70 % des enfants et des jeunes qui commettent des crimes proviennent de familles brisées. On ne sait pas si les familles des deux policiers d’Aran étaient brisées. Les cinq enfants du gang sont actuellement détenus au centre de probation de la province de Sa Kaeo. Les agents du centre les interrogent.
Dans leur cas, ils seraient plutôt victimes du sentiment d’impunité que ressentent les fils de policiers en Thailande.
M. Komon Prompeng évoque à nouveau la possible modification de la loi afin d’abaisser l’âge de la responsabilité pénale.
Jeudi soir et alors que jusqu’à maintenant, les numéros un et deux de la police (Torsak et Surachet) restaient prudents, le Général Surachet Hakphan, a donné une interview à l’émission « Hon Krasae » et a abordé la question de l’interrogatoire « spécial » de l’oncle Piak. Il a confirmé que ce sont des policiers qui lui ont mis un sac noir sur la tête et l’ont forcé à avouer.
Surachet a ajouté que ce vendredi 19 janvier, il indiquerait quels sont les deux ou trois policiers impliqués. En fait, on le sait déjà un peu. La question est de savoir s’ils seront simplement mutés (avant de rapidement revenir en poste) ou arrêtés, embastillés puis jugés.
Par ailleurs, l’enquête sur le viol de la fillette ira-t-elle au bout ? Oui, si les ONG s’emmêlent, pas forcément si la police est seule en charge.
Toujours jeudi soir, on apprend que Les parents et tuteurs des cinq garçons âgés de 13 à 16 ans, accusés de crime et de viol ont été invités par la police du district à un interrogatoire. Parmi eux, on trouve un ou deux policiers.
La situation évolue vite jeudi soir car Le chef de la police de Sa Kaeo a démis le chef du commissariat d’Aranyaprathet maintenant qu’il est certain que ses agents ont torturé un innocent pour lui faire avouer le meurtre de sa femme commis par un enfant de l’un des agents.

