Une enquête policière a été ouverte sur une allégation selon laquelle cinq policiers de la province de Kalasin ont enlevé une femme, l’ont faussement accusée de possession de drogue et lui ont extorqué 50 000 bahts en échange de sa libération.
Le général de division Pol Phuttiphong Musikul, commandant de la police provinciale, a déclaré mardi que l’affaire s’était produite dans une zone sous la juridiction du poste de police de la ville de Kalasin, et que le commandant du poste l’avait signalé au bureau de police régional.
L’allégation est étayée par une vidéo prise subrepticement avec un téléphone portable. On comprend donc que la pratique est habituelle mais que, d’habitude, il n’existe pas de preuve et qu’on n’en parle jamais.
Les cinq hommes de la vidéo sont des policiers attachés à diverses unités de police de la province de Kalasin. Une enquête devrait être ouverte pour examiner les mesures disciplinaires et pénales à l’encontre des accusés.
Si l’allégation était confirmée, ils pourraient être punis, a déclaré le Pol Maj Gen Phuttiphong.
L’enquête a été lancée après que la femme se soit tournée vers la page Facebook de Khaosan Palanchai pour obtenir de l’aide. La chaîne de télévision 8 a alors envoyé une équipe pour l’interroger, et les preuves de l’extorsion présumée par les policiers a été largement relayée.
La femme, dont le nom n’a pas été divulgué, a affirmé que cinq hommes ont fait irruption dans le resort de la ville de Kalasin où elle séjournait seule vers 18h20 le 4 juillet.
Les hommes ont affirmé être membres d’un groupe d’intervention de la police à Kalasin. Ils ont fouillé sa chambre mais n’ont rien trouvé d’illégal. Ils ont trouvé 20 000 bahts en espèces dans la chambre. Ils l’ont ensuite emmenée hors de la pièce et lui ont demandé de pointer du doigt du papier de soie blanc laissé sous un arbre à l’extérieur de la pièce, mais elle a refusé, a-t-elle expliqué.
Ces hommes voulaient la filmer pointant du doigt le papier de soie, comme preuve.
Elle a ensuite été emmenée de force dans leur véhicule et ils ont fait le tour de la ville. En chemin, ils ont essayé de la persuader d’avouer qu’elle était propriétaire du papier de soie, qui contenait des drogues illicites. Elle a dit qu’elle avait refusé.
Les cinq hommes ont exigé 50 000 bahts en échange de sa libération, a déclaré la femme.
Elle a dit qu’elle avait peur d’être faussement accusée d’infractions liées à la drogue. Elle a contacté son jeune frère et lui a emprunté 30 000 bahts, qu’elle a ensuite donnés aux hommes avec les 20 000 bahts qu’ils avaient saisis dans sa chambre.
Elle avait réussi à filmer ce qui s’était passé lors de la descente de police dans sa chambre sans qu’ils s’en aperçoivent.
Pol Lt Gen Yanyong Vejosot, chef de la police provinciale, a ordonné au chef de la police de Kalasin Pol Maj Gen Suwan Chiewnawinthawat d’expliquer l’incident après la diffusion de la vidéo à la télévision.
Le fait que la police apporte elle-même la drogue qu’elle vous accuse ensuite de posséder est habituel en Thaïlande mais que la manipulation soit filmée l’est moins. De nombreux étrangers se sont fait avoir par la police lors de fouilles corporelles aux alentours de Asoke à Bangkok.
Dans le cas présent à Kalasin, on ne parle pas de mutation ou de sanction simplement de la possibilité d’étudier la création d’une commission d’enquête.
