La Thaïlande et le Myanmar, déchiré par le conflit, vont créer un groupe de travail pour renforcer l’aide humanitaire aux personnes déplacées par les combats et pourraient l’étendre à d’autres agences d’aide, a déclaré vendredi le ministère thaïlandais des affaires étrangères.
La Thaïlande espère que ce plan conduira à un engagement constructif entre le Myanmar, dirigé par les militaires, le bloc régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et la communauté internationale, a déclaré le ministère dans un communiqué.
La stratégie de l’actuel gouvernement thaïlandais s’aligne donc sur celle de son prédécesseur (le putschiste Chan-o-cha) et sur celle de l’armée thaïlandaise.
La violence s’est intensifiée dans les régions frontalières du Myanmar, une alliance d’armées de minorités ethniques menant des attaques coordonnées contre l’armée, ce qui a encouragé les résistants pro-démocratie à s’en prendre aux forces de sécurité dans d’autres régions.
Les Nations unies estiment que plus de 300 000 personnes ont été déplacées par les combats depuis le début de l’offensive rebelle à la fin du mois d’octobre, parmi plus de 2 millions de personnes forcées de fuir depuis le coup d’État et la répression de 2021 qui ont déclenché une réaction brutale contre la junte.
Ces troubles constituent le plus grand défi que le gouvernement militaire ait eu à relever sur le champ de bataille depuis le coup d’État et ont alarmé la Chine et la Thaïlande, qui s’inquiètent d’un afflux de réfugiés.
« Le Myanmar enverra bientôt une équipe de travail en Thaïlande pour discuter de cette question », a déclaré le ministère thaïlandais des affaires étrangères à propos de l’équipe spéciale d’aide. « Si la phase initiale de mise en œuvre est couronnée de succès, d’autres agences d’aide pourraient être invitées à jouer un rôle à l’avenir.
La décision a été prise lors des discussions entre le ministre des affaires étrangères nommé par la junte, Than Swe, et son homologue thaïlandais, Parnpree Bahiddha-Nukara, lors de la réunion de coopération Mékong-Lancang qui s’est tenue en Chine.
Le ministère des affaires étrangères du Myanmar a indiqué dans un communiqué que la réunion avait eu lieu, mais n’a pas fait mention de la task force humanitaire. Un porte-parole de la junte n’a pas pu être joint immédiatement pour un commentaire.
La junte a été exclue des événements de haut niveau de l’ASEAN parce qu’elle n’a pas mis en œuvre le plan de paix qu’elle avait accepté après le coup d’État.
