Le conflit en Ukraine s’étend bien au-delà de ses frontières. La Thaïlande, bien que restant neutre sur la question (ou PARCE qu’elle reste neutre) bénéficie de l’invasion russe et de la guerre.
La Thaïlande a même éendu à 90 jours l’exemption habituelle de visa de 30 jours pour les passeports russes. Plus de 60 autres pays ne bénéficient que d’une exemption de visa de 30 jours (FRA, CH, BEL, CAN). Cette situation favorisant les touristes russes n’est pas passée inaperçue dans les autres pays bénéficiant d’exemptions de visa de 30 jours.
La situation effroyable en Ukraine s’est soldée par un énorme boom des arrivées de citoyens russes et, dans une moindre mesure, d’Ukrainiens. Beaucoup viennent à Phuket pour de courtes vacances, mais un grand nombre y restent et établissent une résidence plus permanente. Les observateurs ont vu de nombreuses familles russes acheter des meubles, des ustensiles de cuisine, des voitures et des biens immobiliers, beaucoup de biens immobiliers.
Au cours de l’année écoulée, les acheteurs russes ont été de loin les plus nombreux sur le marché immobilier de Phuket. Ce qui a Gonflé artificiellement la valeur du marché.
En 2023, les Russes se sont classés parmi les principaux touristes en Thaïlande, avec 1,4 million de visiteurs. En 2024, ils arrivent en deuxième position derrière les Chinois.
À tel point que cette augmentation des arrivées d’un groupe démographique particulier a transformé le paysage commercial et social de l’île. Cherngtalay, Bang Tao et Surin sont désormais surnommées « la Petite Moscou » – certains estiment que la population de ces zones a doublé en seulement deux ans – et des endroits comme Chalong et Rawai ont été témoins d’une énorme transformation culturelle dans le même temps. .
À titre d’exemple, les prix de location des condos et des villas ont bondi, dans certaines zones, de plus de 300 %, poussant d’autres expatriés de longue durée vers des endroits moins chers de l’île ou même hors de l’île. Dans n’importe quelle agence immobilière de l’île il y a au moins un employé russophone.
Les promoteurs ne peuvent pas répondre à la demande et de nouveaux condos sortent de terre aussi vite que possible – beaucoup sont vendu sur plans avant la pose de la première brique.
Beaucoup de ces nouveaux touristes sont riches, ce qui leur permet, parfois, de contourner certaines formalités administratives exigées à d’autres, aidés par des avocats, des fonctionnaires et des agents qui « facilitent » les démarches.
Il existe désormais une équipe d’intervention composée d’agents de l’immigration et du ministère du travail qui contrôle les entreprises « prête-nom », utilisant des Thaïlandais pour ouvrir des comptes bancaires et créer des sociétés. Rien que cette année, il y a eu des centaines d’arrestations (stimulées par le cas du Suisse énervé de Cape Yamu).
Alors que moult Thaïlandais récoltent les bénéfices de l’augmentation du nombre de Russes, cet afflux soudain a provoqué une augmentation tout aussi soudaine de certains délits, de demandes de visa douteuses et d’accusations selon lesquelles certains policiers et fonctionnaires locaux «ferment les yeux ».
Les demandes de visa premium Thaïlande Elite sont également très demandées par les citoyens russes souhaitant rester à Phuket, souvent avec leur famille, pendant 5, 10 ou 20 ans. Ils sont là pour rester.
On a noté des tensions lorsque des Russes ont tenté de créer des entreprises en concurrence avec les locaux – qu’il s’agisse de restaurants, d’agences touristiques, de services de transport ou même de prostituées.
Les agents locaux de l’Immigration de Phuket admettent être débordés par le nombre énorme de demandes de prolongation de séjours de longue durée. Beaucoup sont des familles, inscrivant des enfants dans des écoles internationales et s’installant dans le but de se protéger des conflits.
Et tandis que les habitants de Phuket souhaitent vivement que les Russes dépensent de l’argent sur l’île, louent leurs villas et mangent dans leurs restaurants, La police touristique, qui sert souvent d’intermédiaire pour résoudre ces « malentendus culturels », voit sa charge de travail considérablement augmentée, notamment en ce qui concerne les traductions.
La Thaïlande, en particulier Phuket, avec ses nombreux vols quotidiens directs, reste une destination attractive pour les Russes cherchant à échapper aux réalités de la guerre dans leur pays. De nombreux arrivants sont des conscrits potentiels, fuyant la possibilité d’être envoyés au front.
Mais à mesure que la liste des tensions s’allonge, les autorités thaïlandaises devront trouver un équilibre entre leur soif inextinguible de touristes supplémentaires et le maintien de la paix et de l’ordre.
En marchant dans la rue piétonne Bangla Road, il est difficile de ne pas remarquer les rabatteurs russes, les panneaux en russe, les clubs appartenant à des Russes et même les prostituées russes. Bon nombre des seigneurs thaïlandais qui dirigent Patong depuis des décennies ne sont pas contents.
Pour l’instant, les Thaïlandais sont tout simplement en infériorité numérique.
La recrudescence des informations faisant état d’activités criminelles impliquant des ressortissants russes, auparavant niées mais désormais ouvertement rapportées dans les médias locaux, a attiré beaucoup d’attention. Mais étant donné qu’il s’agit du plus grand nombre d’expatriés et de touristes à Phuket, le nombre de transgressions de la part de ce groupe est mathématiquement plus élevé.
En fait, les chiffres sont encore assez faibles, moins de 0,001 % du total des arrivées russes (une statistique nationale, pas seulement à Phuket) sont arrêtés ou expulsés. Comme nous avons l’habitude de l’écrire, les étrangers en Thaïlande se comportent plutôt bien.
Du côté positif, très peu de rapports font état de Russes ou d’Ukrainiens qui ont amené leurs conflits à Phuket. Les restaurants russes accueillent les clients ukrainiens et vice versa parce que les deux parties réalisent leur chance de pouvoir vivre dans un havre tropical.
Compte tenu de l’énorme investissement en roubles russes dans l’économie de Phuket en seulement 18 mois, la folie actuelle pourrait ralentir mais aussi se consolider avec toujours plus d’arrivées de Russes s’installant, ouvrant des entreprises et faisant partie de la communauté dynamique des expatriés de l’île.
De nombreuses vagues de nationalités différentes ont eu un impact sur l’île – elles vont et viennent. Pour l’instant, les arrivées se poursuivent, de nouvelles amitiés se nouent et l’impact de la Russie sur la communauté des expatriés ressemble moins à un choc culturel qu’à une nouvelle tendance insulaire.
Rédigé grâce à une Analyse de Peter Roche