À Trat, une réunion bilatérale entre hauts responsables militaires des deux pays a abouti à l’adoption d’un plan de cessez-le-feu en 13 points, reprenant celui conclu à Kuala Lumpur le 7 août. Ce dispositif vise à réduire les tensions, interdire toute attaque ou mouvement de troupes hors des positions actuelles, et garantir le respect du droit humanitaire. Une équipe de coordination conjointe sera mise en place, tandis que des observateurs de l’ASEAN, dirigés par la Malaisie, superviseront la mise en œuvre. Des réunions régionales sont prévues du 19 au 21 août pour poursuivre le dialogue. Les autorités thaïlandaises ont par ailleurs confirmé le maintien du fil barbelé à Laem Klat, jugé essentiel pour la sécurité territoriale.
Le choix de Trat comme lieu de réunion entre les chefs militaires régionaux suggère qu’au niveau local, dans des zones dépourvues de tensions historiques ou nationalistes, des compromis restent envisageables. Toutefois, les différends susceptibles de dégénérer en affrontements armés concernent des parcelles infimes, parfois de quelques dizaines de mètres carrés, où se dressent des temples khmers. Ainsi, bien que la rencontre de Trat marque une avancée encourageante, elle ne garantit en rien une paix durable : côté cambodgien, l’appropriation de ces temples par la Thaïlande demeure inacceptable.
Parallèlement, une délégation de 36 diplomates représentant 33 pays et organisations internationales s’est rendue dans la province de Si Sa Ket pour évaluer les conséquences des mines antipersonnel plantées par le Cambodge. À Phu Makhua, site stratégique, l’armée thaïlandaise a neutralisé 46 mines et saisi divers explosifs. Malgré le cessez-le-feu, les opérations de reconnaissance se poursuivent, révélant régulièrement des munitions camouflées. À Kantharalak, le ministre des Affaires étrangères et la délégation ont inspecté 28 habitations civiles gravement endommagées, sans faire état de blessés grâce aux évacuations préventives.
Du 11 au 14 août, la Croix-Rouge internationale (CICR) a mené une mission de terrain dans les provinces de Surin, Si Sa Ket et Ubon Ratchathani pour recueillir des témoignages directs sur les impacts humanitaires du conflit. Conduite dans le respect des Conventions de Genève, cette mission restera confidentielle et vise uniquement des objectifs humanitaires.
Face aux critiques de groupes ultranationalistes thaïlandais, la Première Région de l’armée thaïlandaise a justifié son choix de ne pas attaquer Poipet, ville cambodgienne frontalière connue pour ses casinos et centres d’appels frauduleux. L’armée affirme cibler uniquement les structures militaires empiétant sur le sol thaïlandais, tout en évitant de nuire aux civils.
Dans ce qui s’apparente à une manœuvre de désinformation, les autorités cambodgiennes ont relayé les déclarations hostiles à la Thaïlande d’un certain Michael Alfaro, installé à Phnom Penh et se présentant comme « journaliste de la Maison-Blanche ». Or, il n’entretient aucun lien avec l’administration Trump. D’après Bangkok, Alfaro est en réalité un lobbyiste en relations publiques, dont les affirmations relèvent d’une opinion personnelle et ne reposent sur aucun fait vérifiable.
