suite de cette affaire
Un policier, père de l’un des cinq jeunes qui seraient impliqués dans le meurtre d’une femme handicapée mentale à Sa Kaeo, a été muté à un poste inactif. On le soupçonne d’avoir chercher un bouc émissaire adulte dans l’affaire pour disculper son fils.
Cinq jeunes âgés de 13 à 16 ans, sont devenus suspects lorsque des images de vidéosurveillance ont montré qu’ils agressaient Buaphan Tansu, 47 ans, devant un magasin 7-Eleven du district d’Aranyaprathet, dans la nuit du 11 janvier.
Après l’attaque, ils ont quitté les lieux avec la femme, vivante ou pas, transportée inconsciente sur l’une de leurs deux motos.
Elle a été retrouvée morte dans un étang à côté d’une école du quartier.
La police a d’abord arrêté le mari de Buaphan, Panya, âgé de 54 ans, qui a avoué le meurtre.
Dès ce moment, la police avait deux versions. Certains policiers affirmaient avoir un coupable. D’autres considéraient que les aveux ne tenaient pas la route d’où les incohérences du premier article.
Pendant ce temps, les journalistes de Channel 8 enquêtaient et ont récupéré les images de vidéosurveillance qui montrent l’interaction des ados. Ils ont publié les images. A partir de là, il était difficile pour la police de continuer de charger Panya.
Ce dernier aurait avoué. Soit que la police a simplement dit qu’il avait avoué alors que c’était faux. Soit que la police l’a forcé à avouer.
Panya a ensuite été relâché après la diffusion des images sur Channel 8.
Panya a déclaré aux journalistes après sa libération qu’il n’avait pas été forcé d’avouer ; des « gens » l’accusaient du meurtre, et il était confus, alors il voulait juste que cette affaire soit réglée. Cela ne signifie qu’il n’a pas été forcé.
Néanmoins, le chef de la police de Sa Kaeo, le général Omsin Boonyanuson, a déclaré mardi qu’un inspecteur du poste de police d’Aranyaprathet avait été muté au quartier général de la police de Sa Kaeo pour éviter toute ingérence dans l’enquête puisque son fils était impliqué dans le meurtre.
Une mutation est toujours une punition. Souvent le policier incriminé revient en poste après une semaine ou un mois.
Les cinq jeunes sont désormais en garde à vue.
Le Pol Maj Gen Omsin a promis une enquête juste et transparente. Il a déclaré que la police avait vérifié les images de vidéosurveillance dans la zone proche de l’étang après la découverte du corps le 12 janvier. La police n’aurait observé aucune activité suspecte.
Il a ajouté que la police avait convoqué Panya, qui a ensuite avoué le meurtre, invoquant une querelle qui a dégénéré.
Le général de division Omsin a précisé que la police n’avait pas cru aux aveux de Panya dès le début et que ce sont les enquêteurs qui ont trouvé les images de vidéosurveillance.
Le fait que les enquêteurs croyaient Panya innocent ne les empêchaient pas de le forcer à avouer.
Par ailleurs, Omsin concède que Channel 8 a affirmé que c’est l’un de ses journalistes qui avait découvert les images de vidéosurveillance.
L’important n’est pas tant qui a découvert les images mais que la diffusion a innocenté Panya et a obligé la police à le libérer.
Le général de division Omsin a déclaré qu’il créerait un comité chargé d’enquêter sur les allégations selon lesquelles Panya aurait été forcé d’avouer par la police, et de participer à la reconstitution d’un crime qu’il n’a pas commis. On se demande bien comment s’est déroulée cette reconstitution.
De plus en plus d’observateurs considèrent que les aveux et la mascarade de la reconstitution avaient pour but que le fils de l’inspecteur puisse s’en tirer sans problème.
Le chef la police provinciale, le lieutenant-général Somprasong Yenthuam, a également mis en place un autre comité pour surveiller l’enquête. En effet, personne ne croit, dans la police et ailleurs, que le comité local enquêtera honnêtement.
Le chef adjoint de la police nationale, le Grand Flic Surachate Hakparn, a déclaré qu’il se rendrait également à Sa Kaeo pour superviser l’enquête. Les policiers locaux ont du souci à se faire.
On ne sait pas si cette affaire est de nature à rendre la confiance que les Thaïlandais ont perdu dans leur police.
