
Le 7-Eleven de Ban Phue, tambon de Nong Ya Lat, district de Kantharalak, province de Si Sa Ket. Photo de l'armée thaïlandaise.
MàJ : Le 25 juillet, à 6 heures du matin, deuxième jour du conflit, les troupes cambodgiennes et thaïlandaises se battent toujours et se bombardent mutuellement le long de la ligne de front. Les bombardements ont continué dans certaines zones à 2 h et 3 h du matin à Preah Vihear-Phnom Khaing et à 5 h du matin près de Takrabei.
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Les derniers affrontements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ont fait quatorze morts, selon le ministère thaïlandais de la Santé publique. Parmi les civils, treize décès sont à déplorer, avec sept blessés graves et de nombreux autres touchés plus légèrement. Du côté militaire, on compte un soldat tué et plusieurs blessés. Les combats se sont intensifiés jeudi, notamment dans les provinces de Si Sa Ket, Buri Ram, Ubon Ratchathani et Surin, où des tirs d’artillerie cambodgienne ont visé une dizaine de localités.
Des sources thaïlandaises rapportent que le Cambodge aurait déployé des systèmes de lance-roquettes pointés vers des zones peuplées, une escalade préoccupante pour les civils. En réaction, l’armée thaïlandaise a lancé une opération aérienne ciblée avec des avions F-16 visant deux centres de commandement cambodgiens.
Face à cette montée des tensions, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a appelé la population à garder son calme, tout en affirmant que le pays n’avait d’autre choix que de répondre militairement à ce qu’il qualifie d’agression armée. Les combats ont notamment touché les environs des temples de Ta Moan Thom et Ta Krabei, et se sont étendus à la province de Preah Vihear.
Du côté diplomatique, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, président en exercice de l’ASEAN, appelle à un cessez-le-feu immédiat. Il s’est entretenu séparément avec les Premiers ministres thaïlandais et cambodgien et insiste sur la nécessité d’un dialogue sous l’égide de l’ASEAN. Anwar souligne l’urgence de protéger les civils, et la volonté de la Malaisie d’appuyer une médiation régionale.
L’UNICEF, pour sa part, exprime sa vive préoccupation concernant l’impact du conflit sur les enfants : plusieurs sont morts, et des centaines d’écoles ont fermé dans les zones touchées. L’organisation appelle à protéger les enfants, conformément au droit international.
Face à cette situation alarmante, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence vendredi à 15h00 (heure de New York) pour examiner le dossier. La France, elle aussi, appelle à une cessation immédiate des hostilités et déconseille formellement à ses ressortissants de se rendre dans les zones frontalières.