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La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra et son prédécesseur Srettha Thavisin partagent un objectif commun : attirer davantage d’investissements en Thaïlande. Cependant, leurs styles de leadership diffèrent considérablement, comme l’a souligné l’ambassadeur de France en Thaïlande, Jean-Claude Poimboeuf.
Décrivant Srettha axé sur les résultats et l’action, l’ambassadeur a noté que Paetongtarn, bien que moins expérimentée, apporte une approche différente. « Il est encore tôt, mais nous espérons collaborer étroitement avec elle et son équipe pour obtenir des résultats concrets », a-t-il déclaré dans une interview exclusive avec Thai PBS World.
L’ambassadeur a également rappelé l’histoire riche des relations franco-thaïlandaises, qui remontent à la première mission française au Siam il y a 340 ans. Les célébrations commémoratives s’étendront sur deux ans, culminant en 2026 avec le 170e anniversaire des relations diplomatiques officielles. Un nouveau logo, mêlant la tour Eiffel de Paris et le Wat Arun de Bangkok, a été dévoilé pour symboliser cette amitié durable.
Poimboeuf a souligné le soutien de la France à la participation de la Thaïlande aux organisations internationales, notamment au Conseil des droits de l’homme à Genève, ainsi qu’à sa candidature à l’OCDE. Il a également mis en avant la coopération franco-thaïlandaise dans le domaine de l’innovation, en particulier dans les technologies aérospatiales. « Il est essentiel de renforcer les partenariats en science et en intelligence artificielle. Un sommet se tiendra le mois prochain, et nous espérons une représentation thaïlandaise de haut niveau », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur a également salué la capacité de la Thaïlande à maintenir un équilibre dans ses relations internationales, rappelant comment le Siam avait su naviguer entre les intérêts concurrents du Royaume-Uni et de la France à l’époque coloniale. Selon lui, la Thaïlande moderne continuera probablement à adopter une approche équilibrée face aux tensions actuelles entre la Chine et les États-Unis.
L’ambassadeur de France a également souligné l’importance de l’ASEAN, un bloc offrant d’importantes opportunités de croissance commerciale et économique. Cependant, il considère que le conflit prolongé au Myanmar constitue un défi urgentissime pour l’ASEAN, le comparant à la situation du Cambodge dans les années 1980. « À l’époque, il n’y avait pas d’accord de paix. J’étais présent lorsque le processus de paix a été lancé, aboutissant aux accords de Paris en octobre 1991. La crise au Myanmar est similaire, et l’ASEAN doit trouver une voie vers la résolution », a-t-il conclu.