Lopburi, à 150 kilomètres au nord de Bangkok, était autrefois une destination touristique incontournable. La ville, ancienne capitale, séduisait les visiteurs par son mélange d’architecture moderne et de temples bouddhistes. Cependant, ce qui la distinguait vraiment, c’était la présence de quelques singes qui divertissaient les touristes. Ils chapardaient de la nourriture ici et là, et s’amusaient même à voler des lunettes de soleil.
Au plus fort de leur présence, 2000 macaques se partageaient la ville, qui compte environ 27 000 habitants. Puis le Covid est arrivé. Pendant deux années de disette, les macaques ont prospéré et se sont multipliés. Ils sont désormais près de 6000. Les autorités avaient anticipé cette situation et lancé une campagne de stérilisation dès 2020, visant 500 individus. Malheureusement, ces efforts ont été vains. Les habitants ont même utilisé des pistolets à air comprimé et des frondes pour tenter de les éloigner, mais sans succès.
Aujourd’hui, la situation à Lopburi semble hors de contrôle, et l’agressivité des singes sème la panique. Bagarres, cris, agressions, vol de portables : les touristes sont en état de choc. Privés de nourriture pendant la période du Covid, les singes sont entrés en démence. Organisés en gangs, ils saccagent tout sur leur passage : ils pénètrent dans les commerces, forcent les grilles et s’en prennent aussi bien aux adultes qu’aux enfants. La ville est en proie à une situation digne d’un film dystopique, où des singes vociférants, à la silhouette décharnée, hantent les temples pourtant dédiés à la spiritualité.
Les bestioles sautent de toit en toit, cherchant l’ouverture d’une habitation, se suspendent aux câbles électriques et s’agglutinent sur les voitures en stationnement. Les habitants hésitent à s’aventurer à découvert dans les rues de Lopburi.
L’économie locale en souffre également. Les magasins du centre-ville menacent de fermer ou de déménager. Certains investisseurs chinois envisagent même de se désengager.
Dans le but de rétablir la paix à Lop Buri, les autorités ont lancé une opération visant à éliminer définitivement les macaques de la municipalité. Cette initiative a commencé le 25 mars. Une équipe du Département des ressources naturelles a placé des cages dans toute la ville pour piéger les singes.
La rue Ratchadamnoen est la principale cible de cette opération, l’équipe espérant capturer un minimum de 30 singes le premier jour. L’opération devrait se poursuivre jusqu’à mercredi. Donc la cible est de capturé 2 fois 30 singes et non « tous » les animaux (6000). On imagine que l’opération actuelle n’est qu’un simple teste avant une vraie action coordonnée.
Par ailleurs, rien ne dit que les singes se laisseront prendre au piège.
Le chef de la zone protégée de Khao Sompoj, Krirkwit Phuphayak, a révélé que l’équipe avait dû adapter sa tactique en ne tirant plus sur les macaques avec des balles sédatives. Ces sédatifs mettaient cinq minutes à faire effet, période pendant laquelle les singes pouvaient s’échapper et potentiellement constituer une menace pour les personnes en grimpant sur les bâtiments.
La nouvelle opération a été lancée en réponse à la décision prise samedi par le ministère de l’Environnement d’indemniser les personnes attaquées par les singes. Ce mois-ci, LopBuri a été témoin d’au moins trois incidents majeurs impliquant ces singes.
Dimanche, la municipalité de Lop Buri a averti les habitants de cette opération, déclarant que tout singe capturé serait relâché au centre de la faune sauvage de Nakhon Nayok.
Un commerçant local, Boonmee Phaeju, a raconté comment les singes arrachaient des objets aux piétons.
« J’en ai vus arracher les téléphones portables des étudiants. Je les ai poursuivis mais je n’ai rien pu faire car ils étaient montés vers un bâtiment.
Cependant, Lop Buri n’est pas le seul endroit aux prises avec les macaques espiègles. Koh Chang à Trat connaît également des problèmes similaires et envisage de mettre en œuvre un plan pour les combattre.
Il y a deux semaines, une armée de singes voraces est descendue de Khao Sam Muk, envahissant la plage de Bang Saen, dans la province de Chon Buri.
