
Le Premier ministre et ministre de l’Intérieur thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a déclaré qu’il était prêt à dissoudre la Chambre des représentants dès le 12 décembre, date de la reprise des travaux parlementaires. Une annonce faite lors du séminaire Prachachat Outlook Thailand 2026 à Bangkok, où le leader du parti Bhumjaithai a reconnu que la situation politique actuelle « ne peut plus continuer ».
Anutin a admis sans détour qu’un gouvernement minoritaire ne pouvait fonctionner. « Inutile de lancer un débat de censure, nous perdrions », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il avait initialement envisagé une dissolution fin janvier 2026, mais qu’il était disposé à avancer l’échéance si l’opposition l’exigeait.
Le chef du gouvernement a insisté sur le fait qu’une dissolution anticipée laisserait inachevés plusieurs projets, mais qu’il ne devrait pas en être tenu responsable. Selon lui, l’essentiel est de garantir quelques mois de bénéfices concrets pour la population, même si la stabilité politique est compromise. « Je ne cherche pas un compromis pour la politique, mais un compromis pour le peuple », a-t-il déclaré.
Confiant dans les politiques de son parti, Anutin a présenté les prochaines élections comme le véritable test. Il a exhorté les électeurs à « faire le bon choix » en 2026, promettant que la Thaïlande pourrait alors « avancer plus vite et plus fort » et retrouver une visibilité internationale.
En parallèle, le gouvernement a fixé un calendrier pour soumettre ses projets prioritaires au « Cabinet économique » avant la dissolution. Douze initiatives clés, regroupées sous le plan Quick Big Win, visent à couvrir l’ensemble des 65 millions d’habitants, répartis en trois catégories de revenus : bas, moyen et élevé. Ces mesures doivent permettre de maintenir un minimum de continuité jusqu’au scrutin.
Cette annonce intervient dans un climat de tension politique, marqué par la fragilité d’un exécutif minoritaire et la menace d’un vote de censure. En se disant prêt à dissoudre le Parlement dès décembre, Anutin cherche à reprendre l’initiative et à transformer une crise en opportunité électorale pour son parti.
Plus Anutin attend, plus il risque de décevoir. Il se présente sur une ligne ultranationaliste qui peut séduire les électeurs. Dans cette optique, il profite de la crise avec le Cambodge.



