
Le 11 novembre 2025, le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a marqué un tournant décisif dans la crise frontalière avec le Cambodge. En visite à la base opérationnelle d’Intuman, dans la province de Si Sa Ket, il a inspecté les opérations du 11e bataillon d’infanterie, où quatre soldats ont été blessés par des mines récemment posées. L’une des victimes a perdu une jambe. Les autorités soupçonnent que ces engins explosifs ont été plantés par des soldats cambodgiens, en violation flagrante de la déclaration de paix signée à l’ASEAN. Le Cambodge nie.
Face à cette provocation, Anutin a déchiré symboliquement l’accord, déclarant que « la paix est terminée », ce qui peut être interprété comme une volonté de reprendre les hostilités.
Il a affirmé que la Thaïlande n’était plus tenue par les conditions de la déclaration et qu’elle agirait désormais selon ses propres intérêts, sans consulter quiconque. « Nous sommes un pays souverain. Nous ne rendons de comptes à personne », a-t-il martelé, balayant d’un revers de main toute suggestion de rapport à Donald Trump ou à d’autres dirigeants étrangers.
Le Premier ministre a exprimé son soutien total aux forces armées, saluant leur courage et leur vigilance. Il a promis de revenir souvent sur le terrain et de ne jamais abandonner les soldats. En distribuant des sacs de survie aux troupes, il a réaffirmé que la Thaïlande ne céderait ni territoire ni honneur.
Anutin a également mis en garde les médias contre toute tentative d’interprétation : « Si nous ne répondons pas à vos questions, ce n’est pas par faiblesse. C’est parce que la sécurité nationale exige le silence. » Il a insisté sur le fait que les décisions militaires seraient pleinement soutenues par le gouvernement. En reconnaissant son alignement sur l’armée, il renforce sa position auprès des pouvoirs en place, ceux-là mêmes qui influent sur la formation des gouvernements à travers les décisions de diverses instances.
En évoquant les violations cambodgiennes, Anutin a souligné qu’il avait vu de ses propres yeux les preuves : des mines neuves, posées après la signature de l’accord. Pour lui, le Cambodge a rompu le pacte, et la Thaïlande a fait preuve de patience jusqu’à l’insupportable.
Dans un geste symbolique, il a gravi la colline de Phu Makheua, chanté l’hymne national avec les soldats, et serré les mains avec force. « Les mots ne sont plus nécessaires », a-t-il conclu. Le message est clair : Anutin se range derrière l’armée, prêt à défendre la souveraineté thaïlandaise, coûte que coûte.
La souveraineté thaïlandaise n’est, en réalité, nullement mise en péril et les différends frontaliers portent uniquement sur quelques mètres carrés de territoire.
À l’approche des élections, Anutin adopte une posture de chef de guerre, cherchant à incarner la figure du défenseur intransigeant de la nation



