La police intensifie sa répression contre la délinquance juvénile dans tout le pays à la suite du meurtre brutal d’une femme commis par cinq adolescents dans le district d’Aranyaprathet, à Sa Kaeo, au début du mois.
Le chef de la police nationale, Pol Gen Torsak Sukvimol, a déclaré qu’il avait ordonné la fin des actes criminels des jeunes délinquants d’ici un mois.
Il a également demandé au chef de la police de Sa Kaeo de tenir des registres de tous les jeunes délinquants de la province, tandis que la police a reçu l’ordre de surveiller de près les gamins de 10 à 15 ans qui traînent seuls dehors après 22 h. La police enregistrera leurs coordonnées et leurs parents seront interrogés, a déclaré le général Pol Torsak.
Dans certaines provinces comme Nonthaburi et Samut Prakan, où des incidents impliquant des jeunes se produisent souvent mais où il n’y a pas suffisamment de policiers locaux d’autres unités viendront en renfort, a-t-il déclaré.
Concernant les aveux extorqués de force par 2 policiers au mari de la femme assassinée par leurs propres 2 fils, la police ne veut pas se précipiter et les observateurs considèrent qu’elle traîne les pieds.
Le général Pol Torsak a insisté sur le fait que les enquêteurs ne traînaient pas les pieds et n’essayaient pas d’aider leurs collègues.
Le général Pol Torsak a ajouté que M. Panya ne pouvait pas témoigner devant la police car il était actuellement soigné pour alcoolisme dans un hôpital (sic).
« S’il vous plaît, ne pressez pas les enquêteurs. », a déclaré le chef de la police.
L’activiste Kan Chompalang, s’est rendu lundi avec une nièce de M. Panya au Département des enquêtes spéciales pour demander justice, car l’enquête policière n’impliquait que deux policiers dans les aveux forcés.
M. Kanthat a déclaré que la nièce de M. Panya avait demandé au DSI d’enquêter pour savoir si d’autres policiers du commissariat du district d’Aranyaprathet étaient impliqués et si les deux policiers pouvaient également être inculpés en vertu de la loi sur la répression de la torture car ils ont déshabillé la victime avant de lui mettre un sac poubelle noir sur la tête.
A ce stade la police considère qu’il n’y a pas assez d’éléments pour parler de torture. On ne sait pas à partir de combien de temps un sac poubelle sur la tête devient un outil de torture puis arme létale.
Au passage des accusations supplémentaires ont été déposées contre deux des cinq jeunes d’Aran pour viol, agression sexuelle, actes obscènes et agression. PPTV parle de 13 cas et même d’un possible autre crime. Les ados fils de policiers auraient déjà tué un jeune de 16 ans le 4 décembre 2022. Le père explique qu’il a gagné au civil un million de bahts jamais versés mais il n’y a jamais eu d’action au pénal contre les ados criminels.
Thawatchai Thaikaeo, du Département de protection des mineurs, a suggéré lundi qu’un couvre-feu soit imposé afin d’empêcher les adolescents de rester dehors pour leur propre sécurité.
On l’a vu souvent, il y a effectivement un problème de violence et de délinquance de la part de certains jeunes qui traînent dehors la nuit.
Par exemple, à Nonthaburi (citée par Torsak) : Un conseiller du ministre de l’Intérieur a aidé lundi la mère d’un garçon de 13 ans, qui avait été brutalement battu par un gang, à porter plainte auprès de la police de Ratthanatibet.
M. Ekapop a déclaré que l’incident avait eu lieu le 10 janvier. Le chef du gang Sai Thong et sept autres membres ont agressé le fils de Mme Chatmongkot dans un parc public près de Samakkhi Road à cause d’un problème avec son ex-petite amie, membre d’un gang.
M. Ekapop a déclaré que le fils de Mme Chatmongkot avait le nez cassé, une rupture du tympan, une hémorragie pulmonaire et d’autres blessures graves. Le médecin a dit qu’il aurait besoin d’une intervention chirurgicale.
Mme Chatmongkot a déclaré que les membres du gang avaient dit à son fils de ne pas parler à sa mère des coups qu’il avait reçus, mais qu’il lui avait finalement dit la vérité.
Elle a également révélé que son fils avait ensuite reçu des menaces de mort de la part du gang, affirmant qu’ils allaient brûler leur maison. C’est pourquoi elle a rencontré M. Ekapop.
Le colonel Pisut Chantharasuwan a déclaré qu’il demanderait une enquête immédiate sur l’affaire et qu’il mettrait en place une équipe spéciale pour traquer les gangs de voyous adolescents, notamment le gang Sai Thong, qui sème le trouble depuis plusieurs années.
Plus tôt lundi, M. Ekapop a visité le village de Sai Thong, connu pour être le bastion du gang, où Tee Tha Sai aurait terrorisé les habitants et leurs enfants.
Selon une victime, Poom, le gang compte plus de 100 membres allant des adolescents aux seniors. Ils agressent des victimes au hasard, utilisent des fusils et des grenades pour accroître leur notoriété.
Une autre victime, Wanchai, âgée de 80 ans, a déclaré que le gang existait depuis plus de 30 ans et que la police n’avait jamais pris l’affaire au sérieux et ignorait systématiquement les plaintes des victimes.
Si les gangs d’ados, pas bien méchants pris individuellement, existent en Thailande, c’est parce que la police laisse faire. La police d’Aran est même allée plus loin puisqu’elle a emprisonné un adulte innocent pour épargner un gang d’ados.
Les ados agissent ainsi car ils savent que la police ne fera rien. Pire, certains ados agissent ainsi car, fils de policiers, ils se savent intouchables.
Lynn Sasinpong de THAI INQUIRER rappelle que les enfants ne naissent pas criminels. Ils le deviennent à cause de parents qui les négligent ou qui, dans le cas des policiers, leur montrent le mauvais exemple.
L’abaissement de l’âge de la responsabilité pénale ne réduit pas la criminalité. Au contraire. Selon elle, Il existe de nombreuses preuves démontrant que le contact des jeunes enfants avec le système pénal a un impact négatif sur leur futur.
Si les enfants finissent en prison – même dans des centres de détention pour mineurs – ils entrent en contact avec davantage de criminels, augmentant ainsi les risques de récidive. Inclure des enfants encore plus jeunes dans cette mixité ne ferait qu’aggraver le risque que ces jeunes de douze ou treize ans soient utilisés à des fins criminelles.
Par ailleurs, après avoir été détenus, ils seraient stigmatisés.
Le problème vient bien souvent des adultes qui ne sont pas crédibles lorsqu’ils demandent aux enfants de bien se comporter. Les jeunes ne sont pas idiots et voient comment les adultes se comportent eux-mêmes (corruption, féminicide, homicide).
Selon Lynn Sasinpong, la responsabilité doit incomber aux parents. Mais que se passe-t-il si le père est un policier corrompu et violent ?
Elle demande que les adultes qui maltraitent, négligent ou utilisent des enfants soient traduits en justice rapidement et de manière appropriée.
Dans le cas d’Aran, il semble bien que les policiers, pères d’ado criminels et tortionnaires eux mêmes, se seront pas inquiétés.
