
Dans la nuit du 26 août 2025, à 1h du matin, une vaste opération policière a été menée simultanément dans 17 lieux à Bangkok et Lopburi. Ordonnée par le général de police Charoonkiat Pankaew, cette intervention visait à exécuter des mandats d’arrêt pour corruption et blanchiment d’argent. Deux figures centrales ont été interpellées : Luang Phor Alongkot, ancien abbé du temple Wat Phra Bat Nam Phu (Lopburi), et M. Seksan Traipsuphasakun, alias « Dr. B », gourou autoproclamé et propriétaire de la page Facebook « Ngong Ngai Style Dr. B ».
Phra Ratchawisutthiprachanat, de son nom civil Alongkot Phlomuk, est accusé d’avoir détourné des dons destinés au temple spécialisé dans l’accueil de patients atteints du VIH/Sida. Le mandat d’arrêt, émis le 22 août par le tribunal pour les affaires de corruption, vise des infractions aux articles 147 et 157 du Code pénal, ainsi que des faits de blanchiment d’argent et de complot. Il lui est reproché d’avoir utilisé sa position d’agent public pour s’approprier des biens ou en favoriser le détournement au profit de tiers.
Parallèlement, une enquête administrative secoue le temple. Le ministère de l’Intérieur a révélé que le compte PromptPay du fonds « Arthorn Prachanart » — géré par le temple — avait été ouvert en 2018 avec l’identité d’un homme décédé, Alongkot Polmuk. Ce dernier, né en 1962, n’est pas la même personne que l’ex-abbé, né en 1960 sous le nom de Kriengkrai Phetkaew, devenu Alongkot Pulmuk en 2009. Malgré la similitude des noms, les autorités ont confirmé qu’il s’agissait de deux individus distincts. Une telle similitude ne peut qu’inciter à penser à de la préméditation de la part du moine au moment où il a choisi un nouveau nom. Il est possible de changer de nom en Thaïlande.
Le fils du défunt a porté plainte, inquiet de l’usurpation d’identité de son père. Le ministère a ordonné à la DOPA (Department of Provincial Administration) de mener une enquête approfondie et de rendre ses conclusions sous deux semaines.
Ce scandale met en lumière des soupçons persistants sur la gestion des dons reçus par le temple depuis plus de trente ans, ainsi que sur le parcours académique de son ancien abbé. L’affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur la confiance du public envers les institutions religieuses et caritatives du pays.