La dette des ménages thaïlandais a grimpé à près de 16 000 milliards de bahts et de plus en plus de Thaïlandais risquent de ne pas pouvoir rembourser leurs prêts. La pression retombe alors sur les garants, qui sont souvent des membres de la famille ou des amis des débiteurs. Et cela a des conséquences mortelles.
Ce mois-ci, un capitaine de police s’est suicidé après qu’une banque a exigé de lui qu’il assume le remboursement du prêt de 800 000 bahts d’un ami.
Ce n’est pas la première fois qu’un garant sous pression se suicide.
À la fin de l’année dernière, une femme a perdu son mari dans des circonstances similaires. Le fonctionnaire à la retraite de 69 ans du Département royal de l’irrigation s’est tué par balle après avoir appris qu’il devait payer la dette de son ami dont ils était garant.
« Il était tellement stressé ! Il se plaignait de son ami et de son statut de garant », a déploré sa femme.
Dans d’autres cas, le stress retombe sur les membres de la famille du garant. En décembre 2021, une femme de 32 ans a attaché ses mains et celles de sa fille de neuf ans et s’apprêtait à sauter avec l’enfant d’un pont de Bangkok.
La mère n’en pouvait plus parce que son mari était tombé dans de graves difficultés financières car un ami ne remboursait pas un prêt immobilier. En tant que garant, le mari était contraint de rembourser le prêt. Heureusement, un motard qui passait a remarqué la mère et la fille, et plusieurs bons samaritains ont réussi à la persuader d’abandonner son projet suicidaire
Dharmniti, une organisation spécialisée dans les services juridiques, conseille aux personnes de faire preuve d’une extrême prudence avant de signer des contrats en tant que garants. « En vertu de la loi, un garant est une personne qui s’engage à rembourser si le débiteur fait défaut », explique Dharmniti sur son site Internet.
Dans la plupart des cas, les garants sont les frères et sœurs du débiteur ou des amis proches. Cependant, ces liens étroits commencent à s’effriter lorsque le débiteur fait défaut et que le garant se retrouve avec la responsabilité d’effectuer les remboursements. C’est alors que les garants réalisent que la générosité et la confiance peuvent coûter cher.
Dans le cas d’un débiteur qui contracte un prêt de 800 000 bahts sans garantie et ne parvient pas à rembourser, le garant devra rembourser la dette principale de 800 000 bahts plus les intérêts sur la base du taux fixé dans le contrat.
Les garants ont le droit de refuser de payer les intérêts accumulés si le créancier ne les informe pas du défaut de paiement dans les 60 jours, ce qui les empêche de rembourser plus tôt.
Si les débiteurs ont payé certaines échéances, les garants ne sont responsables que d’assumer le reste du prêt. Il leur est conseillé de vérifier combien de paiements ont été effectués afin que le créancier ne les dupe pas.
Les garants ont également le droit de refuser le paiement s’il existe suffisamment de preuves pour prouver que le débiteur peut rembourser.
Selon la loi, les obligations des garants ne disparaissent pas après leur décès. Après leur mort, leurs biens peuvent toujours être saisis pour le remboursement des dettes impayées avant que leurs héritiers ne reçoivent leur héritage.
Dans ces cas, l’institution financière qui a consenti le prêt a priorité quant à la répartition des biens du garant décédé.
En attendant, si le garant est marié, son conjoint peut être tenu d’aider aux remboursements si le contrat de prêt montre qu’il a signé en tant que garant avec le consentement de son conjoint.
Une fois qu’un contrat de prêt est signé par un garant, il ne peut être révoqué, sauf stipulation contraire dans les conditions du prêt ou avec le consentement du débiteur et du créancier.
