
Avec Paetongtarn à Londres jeudi
La Cour administrative suprême de Thaïlande a annulé le verdict précédent et a ordonné à l’ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra de verser environ 10 milliards de bahts au ministère des Finances en compensation des pertes liées à son programme controversé de subventions aux riziculteurs. Cette décision marque un nouveau revers pour Yingluck, qui avait quitté le pays en 2017 avant d’être condamnée à cinq ans de prison pour négligence.
Initialement, le ministère des Finances avait réclamé 35,7 milliards de bahts, mais la Cour a donc réduit cette somme, estimant que Yingluck était responsable de la moitié des pertes dans la vente de riz sous l’accord de gouvernement à gouvernement.
Le tribunal a reconnu sa négligence grave, notamment pour ne pas avoir suivi les avertissements du Bureau d’audit de l’État concernant les risques du programme. De nombreux fonctionnaires et hommes politiques s’étaient livrés à des actes de corruption évidents à l’occasion de cette initiative.
La demande d’indemnisation initiale de 35,7 milliards de bahts représente 20 % des pertes totales estimées à 178 milliards de bahts subies par la Thaïlande.
Pour sa défense, Yingluck affirme que l’accusation n’a aucune preuve contre elle.
Malgré cette décision, la possibilité d’un retour de Yingluck en Thaïlande reste évoquée, son frère Thaksin Shinawatra ayant suggéré qu’elle pourrait rentrer prochainement. Toutefois, des interrogations subsistent sur d’éventuelles manœuvres juridiques pour éviter une incarcération. L’affaire reflète les tensions politiques persistantes autour de l’ancien gouvernement et du parti Pheu Thai.
L’amende de 10 milliards de bahts ne semble pas hors de portée pour la famille Shinawatra. Cependant, Yingluck affirme qu’elle n’a pas de quoi payer cette somme.
Si elle devait rentrer en Thaïlande et être incarcérée, elle pourrait purger sa (courte) peine à la maison. Enfin, Yingluck est clairement heureuse à Londres où son fils étudie.