
Parit
Le député Parit Wacharasindhu du Parti du Peuple a lancé un avertissement clair au parti Bhumjaithai : toute tentative d’élargir sa coalition pour atteindre une majorité parlementaire serait considérée comme une rupture d’accord et pourrait déclencher une motion de censure. Cette mise en garde intervient alors que des députés de plusieurs partis, dont United Thai Nation (pro armée) et Pheu Thai, auraient exprimé leur volonté de rejoindre Bhumjaithai.
Le gouvernement actuel, composé de Bhumjaithai, Kla Tham et Palang Pracharath, ne dispose que de 146 sièges à la Chambre, bien en dessous des 247 nécessaires pour une majorité. Le Parti du Peuple, avec ses 143 députés, avait accepté de soutenir Anutin Charnvirakul comme Premier ministre à condition que le gouvernement reste minoritaire, dissolve la Chambre dans les quatre mois et organise des référendums pour rédiger une nouvelle Constitution.
Parit a également souligné que le changement de camp des députés révèle une faille constitutionnelle, qui ne pourra être corrigée qu’à travers une nouvelle constitution.
Des inquiétudes ont été soulevées concernant le nouveau ministre de la Justice, ancien commandant de police à Buriram, fief du parti Bhumjaithai. Le Parti du Peuple craint qu’il interfère dans le scandale foncier de Khao Kradong, impliquant la famille Chidchob, dont le patriarche Newin est considéré comme le chef, de facto, de Bhumjaithai.
Des critiques ont aussi visé la nomination d’un ministre reconnu coupable de corruption par la Commission nationale anticorruption (NACC). Le député Chutiphong Pipoppinyo a dénoncé l’absence de vérification sérieuse de la liste ministérielle soumise à l’approbation royale.
Le Parti du Peuple surveille également de près les enquêtes sur la fraude électorale au Sénat et le litige foncier de Khao Kradong. Malgré les efforts de Bhumjaithai pour recruter des députés, les chiffres actuels montrent qu’une majorité reste hors de portée. Le député Pakornwut Udompipatsakul a rappelé que l’opposition détient plus de 280 sièges, et que même avec le soutien complet du Parti démocrate, Bhumjaithai ne pourrait atteindre la majorité.
Le Parti du Peuple insiste sur le respect de l’accord et affirme qu’il interviendra si le gouvernement tente de prolonger son mandat ou d’entraver les procédures judiciaires en cours.
Mais si Bhumjaithai réussit à rallier assez de députés pour former une majorité parlementaire, de facto favorable au régime, le Parti du Peuple se retrouvera impuissant. Il aura été, une fois encore, trahi par un allié plus aguerri, pourtant lié par un accord politique. Rappelons qu’aux dernières élections, Bhumjaithai et les partis de droite réunis ne représentaient même pas un quart des votants.