
Après des années de retards et d’obstacles techniques, le gouvernement thaïlandais a donné son feu vert à l’achat controversé de trois sous-marins chinois de classe Yuan S26T, pour un montant de 13,5 milliards de bahts. Le contrat, signé avec la China Shipbuilding & Offshore International Company, inclura désormais des moteurs chinois CHD620, en remplacement des moteurs allemands MTU initialement prévus.
Ce changement de motorisation, longtemps contesté par la marine royale thaïlandaise (RTN), fait suite au refus de l’Allemagne d’exporter ses moteurs vers la Chine, invoquant ses engagements au sein de l’OTAN et de l’Union européenne sur les technologies sensibles. Malgré les doutes sur la fiabilité des moteurs chinois, la RTN a finalement accepté la modification, craignant de perdre les 8 milliards de bahts déjà versés en acompte. Le Pakistan, qui utilise ces mêmes moteurs sur ses sous-marins chinois, aurait confirmé leur efficacité, rassurant ainsi Bangkok.
Le Cabinet a également approuvé une prolongation de trois ans du contrat de construction des sous-marins, signe d’un compromis pragmatique face aux contraintes géopolitiques.
Dans le même temps, l’armée de l’air thaïlandaise (RTAF) renforce ses capacités avec l’achat de quatre nouveaux avions de chasse Gripen JAS 39 E/F auprès du constructeur suédois Saab. Cette acquisition vise à remplacer les appareils retirés du service et à consolider la défense de l’espace aérien national, notamment après des allégations d’incursion en territoire cambodgien. Ces accusations, selon lesquelles des Gripen thaïlandais auraient attaqué des troupes cambodgiennes, ont été catégoriquement démenties par Stockholm.
Les quatre Gripen mentionnés hier font partie d’une acquisition globale divisée en trois phases, portant sur un total de 12 appareils. La première phase comprend trois Gripen E et un Gripen F, dont la livraison est prévue pour 2029. Les phases suivantes porteront le total à 12 appareils d’ici 2035-2036.
L’achat de ces Gripen avait déjà été évoqué. Le commandant en chef de la RTAF, ACM Punpakdee Pattanakul, se rendra en Suède du 23 au 27 août pour finaliser l’accord.
Entre diplomatie militaire et réalignement technologique, l’armée thaïlandaise semble décidée à moderniser ses équipements, quitte à naviguer entre les lignes rouges des alliances internationales. Un double coup stratégique qui marque une volonté affirmée de renforcer la souveraineté nationale.