
L’inflation en Thaïlande a reculé pour le cinquième mois consécutif en août 2025, principalement en raison de la baisse des prix de l’énergie et des produits frais. Selon le ministère du Commerce, l’indice des prix à la consommation (CPI) a chuté de 0,79 % sur un an, dépassant les prévisions de 0,70 % et confirmant une tendance en dehors de la fourchette cible de la Banque de Thaïlande (+ 1 à + 3 %) pour le sixième mois consécutif.
La vice-directrice du Bureau de la stratégie commerciale, Natiya Suchinda, prévoit une baisse de 0,66 % du CPI au troisième trimestre et de 0,24 % au quatrième. Sur les huit premiers mois de l’année, l’inflation moyenne s’établit à seulement 0,08 %, laissant entrevoir une possible inflation négative pour l’ensemble de 2025. Toutefois, elle précise qu’il ne s’agit pas encore de déflation, car la baisse est principalement liée à l’offre et non à une contraction de la demande.
En parallèle, l’inflation sous-jacente — qui exclut les prix volatils de l’énergie et des produits frais — reste positive, avec une hausse de 0,8 % en août et une moyenne annuelle de 0,94 %, signe que la dynamique économique n’est pas totalement affaiblie.
Face à ce contexte, la Banque de Thaïlande a abaissé son taux directeur de 25 points de base en août, le ramenant à 1,50 %, son plus bas niveau depuis trois ans. Une nouvelle réduction pourrait être envisagée lors de la réunion du 8 octobre.
Le gouverneur sortant de la banque centrale, Sethaput Suthiwartnarueput, a plaidé pour un abandon du ciblage strict de l’inflation. Selon lui, les chocs d’offre rendent cette approche obsolète et contre-productive, en exerçant une pression excessive sur les décideurs pour baisser les taux, au détriment de la stabilité financière et de la croissance.
Il propose une stratégie plus souple, centrée sur la stabilité des prix plutôt que sur des objectifs chiffrés rigides. Son successeur, Vitai Ratanakorn, prendra ses fonctions le 1er octobre et devra porter cette réforme dans un contexte politique et économique incertain, mais crucial pour l’avenir monétaire du pays.