
sénateur Thewarit Maneechai,
Le Sénat a voté pour conserver le même groupe de 14 sénateurs pour le représenter au sein du comité parlementaire mixte (donc 28 membres) chargé de trouver un terrain d’entente sur l’amendement du projet de loi liée au référendum lui-même en rapport avec l’amélioration de la constitution.
Le sénateur Thewarit Maneechai, progressiste et ancien rédacteur en chef de Prachatai, a fait remarquer que si les 14 sénateurs alignent leurs votes avec les deux députés du parti Bhumjaithai siégeant au comité, ils détiendraient 16 voix sur 28, formant ainsi une majorité. Il a suggéré qu’au moins un sénateur progressiste représente la chambre haute. La majorité du Sénat a rejeté la proposition.
La situation d’un parti qui perd les élections et ne représente pas grand-chose à l’assemblée, mais qui détient le pouvoir est bien connue des Français.
La sénatrice Nanthana Nanthawaropas, progressiste également, s’inquiète du fait que la majorité du Sénat, appelée faction bleue et qui vote en bloc, soit affiliée au parti Bhumjaithai. Pour mémoire, les sénateurs n’ont pas le droit d’être liés à un parti politique.
Elle s’inquiète du fait que toutes les décisions du Sénat, ici dans le processus référendaire, semble avoir pour but de retarder la révision de la charte rédigée par la junte. Alliés avec quelques députés, les sénateurs actuels peuvent donc comme leurs prédédesseurs, nommés par la junte, bloquer toute avancée démocratique en Thailande.
Pour mémoire, le Bumjaithai ne représente que peu de choses dans le paysage politique thaïlandais si l’on évalue celui-ci aux résultats obtenus lors des élections de mai 2023 « à la proportionnelle ». Le programme du Bumjaithai a attiré moins de 3 % des électeurs. Cependant, le Bumjaithai a obtenu des députés de circonscription grâce à une campagne électorale « à l’ancienne » basée sur le clientélisme. Le scrutin thailandais mélange « proportionnelle » et « majoritaire à un tour ».
Lors des sénatoriales, les partis politiques n’avaient pas le droit d’interférer, mais le Bumjaithai est passé outre et a littéralement noyauté les scrutins. Ainsi, presque 80 % des sénateurs obéissent à la ligne de ce parti. Le président de la commission électorale, originaire de Buriram, est un proche du fondateur du Bumjaithai.
L’influence disproportionnée du Bumjaithai se fait sentir partout. Dans l’éducation, puisque le ministre, un policier frère du fondateur du parti, suit une ligne singulière. Dans la légalisation de la ganja, principale mesure de campagne du parti. Et maintenant, à l’inverse, dans celle des casinos. Si Bumjaithai promeut le cannabis il est opposé aux casinos.
Ainsi, Newin Chidchob, le fondateur du Bumjaithai a ouvertement rejeté la proposition de Thaksin Shinawatra fondateur de Pheu Thai de légaliser les casinos. Ils se sont expliqués lors d’une discussion privée au début du mois.
Bien que Thaksin ait fait des efforts pour promouvoir le projet de casino, Newin a fermement résisté, exprimant ses préoccupations concernant les conséquences potentielles sur le plan social et économique, telles que l’endettement et la dépendance. La position de Newin est cruciale, car son parti, Bhumjaithai, exerce une grande influence dans la vie politique thaïlandaise.