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La Thaïlande fait face à une baisse continue de son taux de natalité, devenue particulièrement alarmante en 2024 avec seulement 461 421 naissances — un chiffre en chute libre par rapport aux 1,2 million de 1971. C’est la première fois en 70 ans que le pays passe sous la barre des 500 000 naissances annuelles. Cette tendance met en évidence la transition vers une société vieillissante, avec des impacts directs sur l’éducation et l’économie.
En zone rurale, le faible nombre d’enfants pousse les autorités à fusionner les petites écoles publiques pour réduire les coûts : plus de 1 200 établissements ont disparu entre 2017 et 2023. Toutefois, cela complique l’accès à l’éducation pour de nombreuses familles éloignées. Paradoxalement, les écoles internationales prospèrent, avec 249 établissements accueillant près de 78 000 élèves en 2024, soit une hausse de 17 % en deux ans. Leur succès s’explique notamment par une clientèle étrangère et urbaine, moins affectée par le déclin démographique national.
Face à ce déséquilibre, certains parents optent pour des alternatives comme l’enseignement à domicile ou les cours en ligne, reflétant un glissement progressif vers de nouveaux modèles éducatifs. Si les écoles classiques ne s’adaptent pas, elles pourraient être dépassées par ces options émergentes. Quel que soit le schéma retenu par les parents, rien n’indique que la qualité de l’enseignement soit au rendez-vous.
Au-delà de l’éducation, la baisse du taux de natalité soulève des enjeux majeurs pour l’avenir de la main-d’œuvre et de la croissance économique. Le cas du Japon, confronté à une population vieillissante et à une économie ralentie, sert d’avertissement. Là-bas, des politiques telles que la semaine de travail réduite ont été mises en place pour tenter de relancer la natalité.
La Thaïlande est désormais à un tournant : elle doit anticiper les effets de ce changement démographique et réinventer ses politiques publiques, notamment en matière d’éducation, de travail et de soutien aux familles, pour éviter une crise structurelle à long terme.
À ce stade, jamais aucun gouvernement n’a cherché à aider les familles autrement que par des allocations humiliantes. Sans clubs de sports ou de musique, sans écoles de qualité, sans crèches gratuites, sans villes adaptées aux enfants, les jeunes parents ne procréeront pas.