
Les autorités thaïlandaises durcissent leurs contrôles. Depuis le 25 novembre, Immigration applique de nouvelles mesures de vérification biométrique pour tous les étrangers entrant ou sortant du pays. L’objectif : empêcher certains visiteurs de se faire passer pour de simples touristes afin de mener des activités illégales.
Selon le Général Jaturapat Bhiromkaew, porte-parole, ces contrôles ne ciblent aucune nationalité en particulier. Ils visent plutôt des comportements jugés à risque : allers-retours trop fréquents, utilisation suspecte de visas, ou encore signaux d’alerte provenant d’INTERPOL et d’agences de renseignement. Les postes-frontières ont reçu l’ordre d’intensifier les inspections grâce aux systèmes biométriques et aux bases de données internationales.
Cette stratégie doit permettre de repérer les faux documents et les entrées irrégulières ainsi que les déplacements de personnes potentiellement liées à la traite humaine, au travail illégal, aux arnaques de centres d’appels, au blanchiment d’argent ou à d’autres formes de criminalité transnationale. Les autorités assurent toutefois que les touristes respectueux des règles ne seront pas pénalisés. Les contrôles doivent rester compatibles avec les standards de droits humains.
Le chef de la police nationale, le Général Kittharath Punpetch, a rappelé que les agents ont interdiction stricte de solliciter ou d’accepter des « avantages ». Toute infraction entraînera des sanctions immédiates. Cette précision s’impose, car les observateurs considèrent que les mafias, en particulier chinoises, ne peuvent rester sur le territoire thaïlandais qu’avec la complicité de certains fonctionnaires.
Parallèlement, l’Immigration renforce sa lutte contre les “visa runs”, ces allers-retours répétés permettant à certains étrangers de prolonger indéfiniment leur séjour grâce au régime d’exemption de visa. Selon le général Choengron Rimpadee, certains visiteurs ont enchaîné jusqu’à sept entrées consécutives, cumulant plus de 200 jours dans le pays sans demande de visa.
« Ces personnes ne viennent pas pour le tourisme. Beaucoup travaillent ou gèrent des activités via des prête-noms thaïlandais », explique-t-il. Les agents interrogeront désormais systématiquement les voyageurs effectuant une troisième entrée consécutive ou ayant déjà séjourné plus de 45 jours lors de leurs précédentes visites. Les récidivistes pourront se voir refuser l’accès au territoire.
Choengron dénonce également la diffusion de fausses informations affirmant que les contrôles viseraient certains pays, notamment la Chine, même si les observateurs continueront de penser que les mafias chinoises sont effectivement dans le collimateur. Il insiste : les mesures s’appliquent à tous, mais ne concernent pas les véritables touristes, qui restent en moyenne 15 jours et fournissent des informations claires sur leur séjour.



