
Une vive controverse diplomatique et culturelle oppose la Thaïlande et le Cambodge à propos du Wat Phu Man Fa, un temple récemment construit dans la province de Buriram. Phnom Penh accuse Bangkok d’avoir érigé une copie non autorisée de l’emblématique Angkor Wat, une merveille du monde classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et considérée comme un symbole sacré de l’identité khmère.
Le ministre cambodgien de la Culture, Phuong Skuna, dénonce une atteinte grave à l’authenticité d’Angkor Wat, allant jusqu’à évoquer une « violation de l’éthique du patrimoine » et un manquement aux engagements de la Thaïlande vis-à-vis de la Convention du patrimoine mondial de 1972. Cette réaction officielle marque une escalade dans un débat qui, jusqu’à récemment, était confiné aux réseaux sociaux et à l’opinion publique.
Le temple incriminé, situé dans le district de Nang Rong, s’inspire visiblement de l’architecture khmère avec son château de grès — un style que les Thaïlandais défendent comme faisant partie intégrante de l’histoire partagée entre les deux peuples. Les autorités locales affirment que la structure répond à des motivations religieuses et bouddhistes, sans intention de plagiat. L’abbé à l’origine du projet affirme que l’édifice est une offrande spirituelle et non une copie d’Angkor Wat.
La polémique a enflammé les réseaux sociaux des deux côtés de la frontière. De nombreux internautes cambodgiens appellent à une réaction ferme, voire à une saisine de l’UNESCO. En Thaïlande, certains jugent la réaction cambodgienne excessive, rappelant que l’art khmer est aussi enraciné dans le patrimoine thaïlandais. D’autres y voient un geste politiquement calculé, dans un contexte déjà tendu entre les deux pays sur d’autres dossiers frontaliers.
Alors que la tempête culturelle prend de l’ampleur, elle ravive des tensions historiques et pose la question sensible de la souveraineté culturelle dans une région aux identités entremêlées.
Pour mieux appréhender les enjeux de la fermeture de la frontière entre les deux pays, il convient de comptabiliser et localiser les postes-frontière.
Huit permanents :
Chong Sa Ngam, district de Phu Sing, Si Sa Ket
Chong Chom, district de Kap Choeng, Surin
Ban Khlong Luek, district d’Aranyaprathet, Sa Kaeo
Ban Laem, district de Pong Nam Ron, Chanthaburi
Ban Pakkad, district de Pong Nam Ron, Chanthaburi
Ban Hat Lek, district de Khlong Yai, Trat
Pont de l’amitié thaï-cambodgienne (Ban Nong Ian – Stung Bot), district d’Aranyaprathet, Sa Kaeo
Quartier de Khlong Hat, Sa Kaeo
Sept temporaires :
Chong Arn Ma, district de Nam Yuen, Ubon Ratchathani
Ban Ta Phraya, district de Ta Phraya, Sa Kaeo
Ban Nong Prue, district d’Aranyaprathet.
Ban Subtari, district de Soi Dao, Chanthaburi
Ban Suan Som, district de Soi Dao, Chanthaburi
Ban Mamuang, district de Bo Rai, Trat
Chong Sai Taku, Ban Kruat district, Buri Ram.