
Rayong
Les autorités thaïlandaises ont démantelé une opération illégale de diffusion vidéo en direct menée par un groupe de ressortissants chinois et thaïlandais dans un centre commercial de Bangkok. Dans une boutique du deuxième étage de Ratchadaphisek Road, les suspects vendaient des produits thaïlandais — shampoings, savons aux herbes, etc. — à destination exclusive d’un public chinois, sans licence adéquate. Le magasin dissimulait un studio de streaming sophistiqué, où des influenceurs chinois faisaient la promotion des marchandises. L’accès était restreint aux clients VIP, et les diffusions, filtrées via une adresse IP chinoise, atteignaient un chiffre d’affaires quotidien estimé à 30 millions de bahts.
Il s’agit d’une énième déclinaison des « zéro dollar tours », cette fois-ci appliquée aux cosmétiques. Ce qui est reproché aux entrepreneurs chinois est de commercer en vase clos sur le territoire thaïlandais.
Selon le lieutenant-colonel Suriya Puangsombat, certains produits vendus n’étaient ni enregistrés auprès des autorités sanitaires ni conformes aux normes. Tous les individus interpellés, dont certains en visa touristique, sont désormais sous le coup d’une enquête judiciaire menée par le poste de police de Huai Khwang.
Dans un autre incident, 22 ressortissants chinois en situation irrégulière ont été découverts dans une pièce secrète d’une usine de la société Meitu Industry (Thailand), située dans une zone industrielle de Rayong. Bien qu’ils aient tous déclaré être des touristes, leur comportement — tentative de fuite et dissimulation — a soulevé des soupçons quant à une activité de travail clandestin.
Fait notable, un élu local est intervenu sur les lieux de l’opération à Rayong, remettant en question l’action policière d’un ton agressif. Cette attitude a déclenché des spéculations sur un possible lien entre cet homme politique et les intérêts chinois, laissant planer l’ombre de complicités locales dans les affaires de travail illégal, voire de traite des êtres humains, et de commerce transfrontalier.
Ces deux affaires soulignent l’ampleur des réseaux chinois informels opérant en Thaïlande à des fins non autorisées, exploitant les failles du système migratoire et soulevant des interrogations sur les éventuelles protections politiques dont bénéficieraient certains de ces groupes. Les enquêtes sont en cours.