
Thaksin portait une veste blanche illégalement dimanche
Cent trente-quatre universitaires et juristes ont publié une déclaration commune exprimant leur désaccord avec la dissolution du Move Forward Party (MFP) et la destitution de l’ancien Premier ministre Srettha Thavisin. Ils ont affirmé que la Cour constitutionnelle outrepasse ses droits et porte clairement atteinte à la démocratie. Ils argumentent longuement en parlant d’un pouvoir discrétionnaire finalement arbitraire, de l’impossibilité des accusés de se défendre, de l’atteinte aux pouvoirs législatif et exécutif, de l’instabilité ainsi créée, du fait que les décisions judiciaires sont politiquement motivées. Pour résumer, la « justice » a pris le pouvoir contre la volonté du peuple. C’est dans ce contexte qu’il faut étudier les menaces qui pèsent contre Thaksin Shinawatra. Les différentes affaires contre lui devraient l’inciter, ainsi que sa fille, à « faire profil bas ». Selon les observateurs, la « justice » est aux ordres du régime. Paetongtarn peut d’ailleurs perdre son poste de Première Ministre à tout moment car la notion d’éthique est floue.
1- Lèse-majesté
L’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra a quitté le tribunal pénal lundi 19 après un examen des preuves dans son affaire de crime de lèse-majesté liées à une interview accordée au Chosun Media (Séoul) en 2015. L’avocat de Thaksin, Winyat Chatmontree, a indiqué que l’accusation présentera ses témoins en 3 séances et La défense en 4 séances. Ces 7 séances sont programmées pour juillet 2025. De toute façon, une procédure d’appel pourrait suivre. Winyat essaiera de prouver que la vidéo utilisée par l’accusation n’est pas la version originale et que la traduction thaïlandaise est inexacte. Thaksin reste donc passible de la prison et devrait faire profile bas durant toutes les années de la procédure.
2- Organisation d’une réunion politique chez lui
On s’attend à ce qu’un autre procès soit intenté contre le patron de facto de Pheu Thai, Thaksin Shinawatra, car il a dirigé une réunion des chefs des partis de la coalition à son domicile le 14 août quelques heures après l’éviction de Srettha Thavisin par la Cour Constitutionnelle. Cette réunion était illégale car Thaksin était un prisonnier en liberté conditionnelle et à ce titre n’avait pas le droit de participer à la politique du pays. Tout le monde pense que l’un des procéduriers compulsifs qui inondent les tribunaux de plaintes va bientôt passer à l’action contre Thaksin qui risque 10 ans de prison dans cette affaire. Au passage tous les participants à la réunion, chefs des partis de la coalition risquent inéligibilité et leurs partis peuvent être dissous…
3- Port d’une veste blanche dimanche
Thaksin est accusé d’avoir violé le règlement du Bureau du Premier ministre en s’habillant d’une veste blanche spécialement conçue pour les responsables politiques lors de la cérémonie d’investiture de sa fille Paetongtarn dimanche. Thaksin n’aurait pas le droit de porter ce type d’uniforme parce qu’il a été condamné par un tribunal à une peine de prison. On ne sait pas ce qu’il risque pour ce délit.
On devine que le marché est simple, Thaksin n’aura pas d’ennuis avec la justice malgré ses crimes mais en échange l’armée continue de contrôler certains domaines. Par exemple, l’éviction de l’excellent ministre de la Défense, Sutin Klungsang, un civil qui a tenté de mettre un peu d’ordre dans les écuries d’Augias, remplacé par une personnalité proche de Prayut et qui donc sera en phase avec les militaires pourrait faire partie de cet accord tacite.