
Plus de 2 400 personnes, dont 11 femmes enceintes, sont bloquées dans des conditions précaires après avoir été secourues de centres d’appels frauduleux au Myanmar. Ces femmes, détenues dans un camp géré par « l’Armée bouddhiste démocratique karen », manquent de soins médicaux adéquats et de nourriture suffisante. L’une d’elles a récemment fait une fausse couche, soulignant l’urgence de leur situation. Certaines ont déclaré que leurs grossesses résultaient de viols subis en captivité.
Les femmes enceintes font partie des 320 ressortissants, principalement éthiopiens, attirés par des gangs à Taizhang, dans l’État Karen, une ville de non-droit notoire située à la frontière de la province thaïlandaise de Tak.
La Thaïlande joue un rôle clé dans le démantèlement de ces centres d’escroquerie, qui font partie d’un vaste réseau criminel en Asie du Sud-Est générant des milliards de dollars par an. Les efforts de rapatriement concernent, en tout, 7 372 personnes de diverses nationalités, dont beaucoup étaient exploitées par des mafias chinoises installées dans l’ASEAN et particulièrement en Birmanie. Cependant, plus de 2 400 personnes restent bloquées à la frontière, attendant d’être renvoyées dans leurs pays d’origine.
Le Réseau thaïlandais pour les victimes de la traite des êtres humains a visité le camp et a demandé le transfert des personnes nécessitant des soins médicaux vers la province de Tak, en Thaïlande. La Commission nationale des droits de l’homme a demandé au ministère des Affaires étrangères de se coordonner avec les ambassades ou les consulats dont dépendent ces femmes enceintes pour leur fournir une assistance.
Le général de police Thatcher Pitaneelaboot, qui dirige les opérations thaïlandaises contre ces réseaux, a indiqué que près de 100 000 personnes travaillent encore dans ces centres à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar. Les enquêtes révèlent que nombre de ces personnes se sont rendues volontairement dans « la gueule du loup ». Elles ont été trompées par des promesses d’emploi avant de devenir prisonnières.