
Des investisseurs thaïlandais et chinois empiètent toujours plus sur les réserves forestières pour établir des fermes de durians, notamment par des achats illégaux de terres dans le district de Tha Takiap, à Chachoengsao.
Le Bureau provincial de l’environnement de Chachoengsao a indiqué que les terres concernées couvrent environ 1 400 rai – 224 ha, certaines étant situées dans une réserve forestière nationale et d’autres destinées à être attribuées aux habitants du coin par le Conseil national de politique foncière, dans le cadre d’une politique gouvernementale visant à fournir des champs aux paysans sans terre.
Normalement, avant de procéder à de telles attributions, les autorités mènent des enquêtes. Cependant, dans ce cas, aucune enquête n’a eu lieu. Le terrain a été vendu de manière informelle au moyen d’un document Phor Bor Tor 5, qui n’est qu’un relevé de paiement d’impôt et ne prouve pas la propriété.
Une entreprise thaïlandaise a d’abord acheté illégalement des terres à des villageois pour y cultiver des noix de cajou. Elle a ensuite revendu le terrain à une entreprise chinoise, qui a planté des durians sur 450 rai – 72 ha tout en permettant aux villageois d’utiliser le reste.
La commission sénatoriale de l’environnement a averti que de tels cas pourraient créer un précédent et a demandé au Département des forêts d’empêcher de futures ventes informelles de terres.
Pansak Thammarat, directeur des ressources naturelles au bureau provincial, a déclaré que les autorités avaient rassemblé des preuves et que des poursuites judiciaires suivraient.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles les autorités n’avaient pas agi plus tôt, Pansak a éludé la question. Il a déclaré que le nouveau chef du bureau, qui a pris ses fonctions en 2023, a remarqué la plantation de durians et a immédiatement ordonné l’arrêt de toute nouvelle plantation. Des enquêtes sont en cours sur l’implication de prête-noms thaïlandais qui facilitent l’achat illégal de terre par des Chinois, mais les preuves restent peu concluantes.
Cette affaire fait suite à un cas similaire à Chanthaburi, où des investisseurs thaïlandais et chinois ont empiété sur près de 2 000 rai – 320 ha de réserves forestières pour y installer des fermes de durians en soudoyant des fonctionnaires.
Le sénateur Chiwaphap Chiwatham, président de la commission sénatoriale de l’environnement, a déclaré que le Département royal des forêts avait inspecté et saisi le terrain, car il est illégal de planter des durians dans les réserves forestières.
Une enquête sur le site Internet de l’entreprise a permis de l’identifier comme appartenant à des Chinois. L’entreprise déclarait fièrement posséder 5 335 rai – 853 ha de plantations de durians en Thaïlande et 339 rai en Malaisie. Les inspections ont révélé que la préparation du sol, l’irrigation et les systèmes électriques étaient presque terminés.
Chiwaphap a appelé à une enquête approfondie et à des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées. Il a exhorté les autorités à regarder au-delà des hommes de paille et à identifier les véritables investisseurs, les fonctionnaires et les habitants qui ont vendu les terres à des étrangers. Il a déclaré que des poursuites judiciaires devraient être engagées à titre dissuasif.
La commission a également décidé de convoquer les policiers de Tha Takiap pour obtenir plus d’informations. Le Département des forêts royales a été chargé d’enquêter davantage, de proposer des moyens de prévenir de futures accaparations de terre et d’éliminer les durians plantés illégalement.