
Neuf travailleurs ont été découverts vivants dans les décombres de l’immeuble effondré dans le quartier de Chatuchak à Bangkok. Un contact avait pu être établi via des téléphones portables.
Près de 2 jours se sont écoulés depuis l’effondrement du bâtiment, provoqué par le tremblement de terre. À 18 heures samedi, le gouverneur de Bangkok, Chadchart Sittipunt, a confirmé que huit personnes avaient été retrouvées mortes et que huit survivants -finalement neuf- avaient été secourus à date. Soixante-dix-neuf personnes sont toujours portées disparues, dont 30 ont été localisées par téléphones ou différents appareils électroniques. Les 49 autres restent introuvables.
Les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent. Une équipe du Commandement indopacifique des États-Unis, avec des chiens, a rejoint les efforts. Les équipes de secours ont réussi à contacter des survivants coincés sous les décombres grâce à leurs téléphones portables. Les victimes sont coincées dans des poches à l’intérieur de la structure effondrée, mais sont vivantes. Des dispositifs sont en place pour leur fournir de l’oxygène. Des machines lourdes sont désormais utilisées pour forer à travers les débris. Des chiens doivent confirmer la présence de survivants avant de commencer de nouvelles fouilles.
Chadchart a également signalé qu’une aide internationale était en route : des appareils de radiographie israéliens ont dû arriver pendant la nuit. Il a souligné que l’opération se poursuivra tant qu’il y aura une chance de sauver des vies.
Le Département des Travaux publics (DPT) a reçu l’ordre de mener une enquête approfondie sur l’effondrement du bâtiment de la « Cour des comptes » lors du tremblement de terre. Il devait héberger des organismes de lutte contre la corruption.
La Première ministre Paetongtarn Shinawatra a déclaré dans une interview aux médias qu’un comité établirait la cause de la défaillance structurelle et ferait rapport dans un délai d’une semaine. L’enquête concernera la conception du bâtiment, l’autorité qui a approuvé la conception, la manière dont elle a été approuvée et si l’un de ces facteurs a conduit à l’effondrement, a-t-elle déclaré.
Mme Paetongtarn a également fait écho à l’inquiétude du public quant à la raison pour laquelle ce bâtiment s’est effondré alors que d’autres structures similaires sont restées intactes. « J’ai visionné plusieurs séquences de l’effondrement du bâtiment sous différents angles. Fort de mon expérience dans le secteur de la construction, je n’ai jamais vu un tel problème. », a-t-elle déclaré.
L’entreprise qui construisait le bâtiment était une joint-venture entre Italian-Thai, une des plus grandes entreprises locales, et une filiale de China Railway, une société d’État chinoise, l’une des plus grandes sociétés de construction et d’ingénierie au monde. Les internautes ont rapidement souligné que les publications de l’entreprise concernant le bâtiment ont toutes été supprimées.
Un professeur de génie civil explique que les tremblements de terre provoquent des forces de cisaillement sur les colonnes des bâtiments, en particulier aux étages inférieurs. Cela peut entraîner des fissures diagonales et des effondrements rapides, surtout si les colonnes ne sont pas conçues ou renforcées pour y résister. Pour preuves, le séisme de Kobe (1995) au Japon et celui de Haïti (2010).
Si l’on regarde la vidéo et la photo ci-dessus, on remarque qu’à ce stade des travaux, à deux endroits, tout reposait sur de hauts piliers sans aucun mur ni renfort. Tout au sommet, une terrasse semble isolée à 10 m au-dessus du dernier étage. Lorsqu’elle est tombée, elle a fortement impacté le bâtiment. Pire, les piliers au sol se cassent comme des bretzels en raison des forces dans un sens puis dans l’autre.
Toujours à Chatuchak, mais à Bang Pho – Bang Sue, le tremblement de terre a provoqué la chute d’une grue sur un autre chantier, entraînant la mort de Thirapong Yaiyong, un grutier de 37 ans. La grue a oscillé avant de s’écraser sur un immeuble de plus de 20 étages, ce qui a causé la chute mortelle de l’opérateur. Une enquête est en cours.