À Khon Kaen, plus de 200 villageois poursuivent l’État pour exiger le déplacement urgent d’un troupeau d’éléphants sauvages responsable de trois morts depuis 2023.
La tension est à son comble dans le district de Si Chomphu, province de Khon Kaen, où un troupeau d’éléphants sauvages sème la peur depuis plusieurs années. Le 1er octobre 2025, plus de 200 habitants se sont rassemblés devant le tribunal administratif de Khon Kaen pour déposer une plainte collective contre les autorités thaïlandaises, accusées de négligence face à une menace devenue mortelle.
Depuis 2023, trois personnes ont perdu la vie dans des attaques nocturnes, dont un homme de 52 ans retrouvé mutilé dans un étang en août dernier. Les pachydermes, identifiés localement sous les noms de Ngajiew, Rodtang et Lon, ont quitté le sanctuaire de Phu Luang (province de Loei) pour s’installer dans une zone floue entre forêt et terres agricoles. Malgré les tentatives répétées pour les repousser, ils reviennent systématiquement dans les villages au bout de quelques jours.
Outre les pertes humaines, les dégâts matériels sont considérables : plantations ravagées, maisons endommagées, animaux domestiques tués. Les villageois, souvent contraints de fuir ou de veiller la nuit, vivent dans une insécurité permanente. Des pétards et clôtures improvisées ont été utilisés sans succès, et deux fonctionnaires ont été blessés lors d’une opération de refoulement en octobre 2024.
La plainte, portée par six représentants, demande une injonction judiciaire obligeant les agences de l’État à relocaliser les éléphants dans une zone protégée. Elle pointe du doigt le défaut de surveillance et l’absence de mesures durables pour prévenir les intrusions animales. Le tribunal a accepté le dépôt mais a recommandé une médiation préalable, jugée plus rapide qu’un procès classique pouvant durer jusqu’à deux ans.
Les prochaines étapes incluent une audience avec le Département des parcs nationaux et de la conservation de la faune, afin de trouver une solution concertée. En attendant, les habitants espèrent que leur mobilisation forcera les autorités à agir avant qu’un nouveau drame ne survienne.
On le voit en France avec les loups, la cohabitation entre animaux sauvages dangereux et humains n’est pas un long fleuve tranquille.
Enfin, dans la nuit du 25 septembre, un homme de 79 ans est mort écrasé par un éléphant sauvage entré dans son jardin à Prachinburi, en Thaïlande. Attiré par les bananiers, l’animal a chargé le septuagénaire qui inspectait son terrain à la lampe torche. Les voisins ont tenté de repousser l’éléphant vers le parc national de Thap Lan. Ce drame a bouleversé la communauté locale. La famille de la victime appelle les autorités à agir face à la menace croissante des éléphants sauvages.
