
Cela suffit, se plaignent les hôteliers. Le programme « moitié-moitié » lancé par le gouvernement pour relancer le tourisme intérieur tourne au fiasco logistique, technique et commercial.
Depuis le 1er juillet, les hôtels sont plongés dans un labyrinthe de formalités, de bugs informatiques et de règles incohérentes. Thienprasit Chaipatranand, président de l’ Association des hôtels thaïlandais (THA) le dit clairement : les hôteliers n’ont plus de temps à perdre avec des dispositifs défaillants et déconnectés du terrain.
Le principe semblait prometteur : le gouvernement devait subventionner jusqu’à 50 % des frais d’hébergement des touristes thaïlandais pendant la basse saison. Or, trois semaines plus tard, la plateforme mise en place ne permet que des paiements en espèces (!), n’offre aucune garantie de paiement, et décourage les clients par sa complexité. Résultat : des centaines d’établissements ont décidé de se retirer du programme, faute de réservations et de visibilité.
À Pattaya, Rayong, Koh Samui, Khao Yai et ailleurs, les hôteliers ont pris les choses en main. Ils lancent leurs propres campagnes « Prix Thaï », adaptées aux attentes locales, sans plateforme bancale, sans validation interminable, et sans promesses non tenues. Les clients veulent du concret : des réductions claires, des conditions simples, une réservation fluide. Et ce n’est pas avec des coupons de 500 bahts et un site truffé d’erreurs qu’on va les convaincre.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur 500 000 subventions annoncées, moins de 200 000 ont été utilisées. Les trois cent mille restants ? Perdus dans les méandres administratifs. Plus de 1,8 million d’inscrits, mais une majorité frustrée, voire découragée. Pendant ce temps, les applications de réservation internationales comme Booking ou Agoda continuent de capter la clientèle — parce qu’elles fonctionnent, elles.
Le ministère du Tourisme évoque de nouvelles campagnes à hauteur de 4 milliards de bahts. Très bien, concèdent les hôteliers. Mais si la logique de ces futures initiatives ne change pas — si on ne revient pas à la simplicité, à l’efficacité et au respect — alors les professionnels du secteur, en colère, continueront d’agir seuls.