
Assanee gagne à Chiang Mai
Les élections municipales de dimanche ont infligé de lourdes pertes au Parti populaire (PP), révélant une potentielle baisse de sa popularité. Selon les analystes, ces résultats doivent inciter le parti à tirer des enseignements pour mieux se préparer aux prochaines élections générales.
Le scrutin s’est déroulé dans 2 463 municipalités, réparties en 33 grandes municipalités ou Nakhon, 213 villes ou Muang et 2 217 Tambon. Avec 4 558 candidats à la mairie et 60 515 candidats aux sièges de conseillers municipaux, l’élection a abouti à la nomination de 2 128 maires et de 33 346 conseillers, pour remplacer ceux dont le mandat a expiré le 27 mars.
L’attention du public s’est particulièrement portée sur les rivalités entre candidats des familles ou clans locaux et ceux soutenus par des partis majeurs, comme Pheu Thai au pouvoir et le Parti populaire dans l’opposition. D’après des résultats non officiels, les anciens maires ont largement conservé leur poste, à l’image d’Assanee Buranupakorn (Pheu Thai), qui a battu Thirawut Kaewfong (PP) à Chiang Mai. Assanee a bénéficié du soutien de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. À Nonthaburi, Wichai Bandasak l’a emporté sur Passakorn Thitithanawanich (PP), tandis qu’à Nakhon Ratchasima, Wannarat Charnnukul a battu Yutthapong Supattarawanich (PP).
Le PP avait présenté 15 candidats dans les grandes municipalités mais a essuyé des défaites partout. Il n’a remporté que cinq villes – Muang et neuf Tambon, bien en deçà des attentes. À Nakhon Pathom, Somchok Pongkwan a battu Chatchawal Nanthasarn (PP) avec une faible marge.
Wanwichit Boonprong (Université de Rangsit) souligne que la politique locale reste dominée par les clans traditionnels, rendant difficile l’émergence de nouveaux venus. Thanaporn Sriyakul (Institut d’analyse des politiques publiques) estime que la faible performance du PP aux municipales souligne des problèmes d’incarnation et baisse de l’attirance qu’il suscitait. Le parti doit le reconnaître et doit trouver moyen de maintenir son attractivité de manière constante à chaque élection.
Cet échec du PP est évidemment lié à ses déboires judiciaires puisqu’à chaque fois, la « justice » qui selon certains est liée au régime dissout le parti et interdit à un grand nombre de ces cadres de se présenter aux élections.
Enfin, le PP n’est pas implanté localement sous forme de « clans » alors que les municipales sont justement l’occasion d’un choix entre « familles ». Le PP pourrait obtenir de meilleurs résultats lorsque les programmes politiques comptent.