suite de cette affaire
La Thaïlande, avec la participation de l’ambassade des États-Unis à Bangkok, a discuté mardi de la manière de gérer les enfants birmans ou apatrides retirés d’une école de la province d’Ang Thong et que les parents n’ont pas encore récupérés.
Le numéro deux de la police nationale, le Grand Flic, Pol Gen Surachate Hakparn a présidé la réunion à Chiang Rai, avec des représentants des ministères de l’Éducation et du Développement social, de la Commission nationale des droits de l’homme et de l’ambassade des États-Unis.
La présence de 126 enfants birmans, âgés de sept à seize ans, a suscité des soupçons lorsque la directrice de l’école Thai Rath Wittaya dans le district de Pa Moke, Kalaya Tasom, a demandé à les inscrire auprès du bureau provincial de l’éducation pour obtenir les subventions afférentes.
Le bureau a examiné l’affaire et a constaté que la plupart des enfants ne pouvaient pas communiquer en thaï. Kalaya a été démise de ses fonctions après avoir admis avoir reçu, voire fait venir, les enfants d’une province du nord de la Thaïlande avec l’aide d’un chef de village. Elle est accusée d’avoir « importé » des enfants du Myanmar, pour augmenter les effectifs de son école, car toute école qui compte un trop petit nombre d’élèves inscrits risque d’être fermée.
La police d’Ang Thong a remis le groupe d’enfants aux agents de l’immigration pour qu’ils soient rapatriés. Une fondation à Chiang Rai, cependant, est intervenue pour leur fournir un abri et une éducation s’ils le voulaient.
On a appris que les parents de 59 jeunes étaient déjà venus chercher leurs enfants, tandis que la partie thaïlandaise n’a pas encore pu contacter les parents de 67 autres, probablement en raison des combats en cours au Myanmar.
Les proches de certains enfants ont tenté de les emmener, mais n’ont pas fourni les documents requis.
Surachate a déclaré que l’affaire a de nombreuses dimensions, de sorte que la Thaïlande ne peut pas la gérer uniquement en recourant à l’application de la loi, mais devrait également se préoccuper des droits des enfants.
Ce que veulent les enfants, c’est une éducation. Ils pourraient devenir une importante source de main-d’œuvre légale à l’avenir, la réunion vise donc à trouver un moyen pour eux d’obtenir une éducation légalement, a déclaré Surachate.
La population de la Thaïlande commence à décroître et le pays a besoin de force vive. Outre les migrants, intégrer des enfants qui seraient éduqués comme des petits Thaïlandais bénéficierait grandement au royaume.
Suwannachai Wattanayingcharoenchai, du service thaïlandais de la Santé, a déclaré qu’il y avait eu au moins un million de naissances en Thaïlande chaque année de 1963 à 1983, mais le taux de natalité est tombé à 502.107 l’année dernière et est susceptible d’être inférieur à 500.000 cette année.
D’ici 2036, le pays sera une société hyper-âgée, les personnes âgées représentant 30 % de sa population, si la tendance se poursuit. Depuis 2016, le gouvernement thaïlandais a essayé d’encourager les gens à avoir plus d’enfants mais ces mesures pas vraiment sociales ont échoué.
Les partisans du rapatriement des enfants ont fait valoir qu’ils ne sont éligibles aux programmes éducatifs en Thaïlande que s’ils sont soit des enfants de migrants étrangers en situation régulière travaillant ici, soit s’ils sont nés en Thaïlande. Les 126 enfants ne répondent pas à ces critères.
Le Bureau de la Commission de l’éducation facilitera les choses pour les enfants souhaitant continuer à étudier en Thaïlande, a déclaré Surachate, ajoutant qu’ils devraient avoir le consentement de leurs parents.
Ceux dont les parents n’ont pas encore été localisés seront sous la garde du gouverneur de Chiang Rai, qui désignera des gardiens.
Tout cela sera conclu ce vendredi, pour que les enfants connaissent leur avenir et que la Thaïlande en profite également.
Surachate a déclaré qu’environ 70 000 à 80 000 enfants birmans étudient dans les écoles frontalières thaïlandaises. Ils devraient avoir droit à une éducation de base et à une aide, comme de la nourriture, des médicaments et vaccinations.
On ne sait pas ce que l’ambassade des États-Unis a apporté à la réunion car ce pays n’a pas de leçon à donner dans le domaine de l’accueil d’enfants étrangers.
