
Le site créé par iLaw supposé présenter les candidats aux sénatoriales. Fermé
Aucune réglementation n’interdit d’encourager les personnes éligibles à postuler comme candidats au Sénat ou de publier des informations sur les candidats, a déclaré l’Internet Law Reform Dialogue (iLaw).
Ces commentaires font suite à la déclaration de la Commission électorale (CE) selon laquelle les informations et les visions des personnes souhaitant postuler comme candidats aux prochaines élections sénatoriales ont été publiées sur le site Web d’iLaw ( http://senate67.com ) et sont accessibles via les réseaux sociaux.
Samedi, ce site de présentation des candidats est fermé, montrant ainsi que iLaw a eu peur de la CE.
La CE a suggéré que présenter les candidats pourrait contrevenir aux réglementations interdisant aux candidats de faire campagne pour les élections. En mars, la CE a annoncé qu’il n’y aurait pas de campagnes électorales similaires à celles des députés, car les sénateurs sont censés être des personnalités bien connues dans leurs domaines respectifs. La CE et le régime militaire souhaite clairement un entre-soi concernant les désignations au Sénat. Il pourrait toutefois y avoir une certaine présentation des candidats, ce qui ne veut rien dire.
iLaw a insisté sur le fait qu’aucune réglementation ne leur interdit de publier des informations sur les candidats. iLaw a souligné que la CE n’a pas encore établi de règles concernant ce qui peut ou ne peut pas être fait pour la présentation des candidats. iLaw a souligné que la CE travaille encore sur les réglementations et ne peut donc pas prétendre que le site (maintenant fermé) violerait des règles qui n’existent pas encore.
iLaw et le Mouvement progressiste souhaitent que les personnes éligibles se présentent, car seuls les candidats peuvent voter aux élections. Les sénateurs doivent remporter trois élections aux niveaux du district, de la province et du pays. Par conséquent, les individus ayant de l’argent, du pouvoir et des relations ont un avantage pour remporter les élections. Cependant, s’il y a davantage de candidats, il sera plus difficile pour ceux qui sont actuellement au pouvoir (le régime militaire) de manipuler les élections pour installer « leurs » sénateurs.
Le chef du Mouvement progressiste Thanathorn Juangroongruangkit a déclaré cette semaine que même si le chef de la junte de 2014, le général Prayut Chan-o-cha, n’est plus au pouvoir, le « système Prayut » reste intact grâce à la constitution rédigée par la junte. Il a souligné que le nouveau groupe de sénateurs jouera un rôle crucial dans la nomination des membres d’institutions supposées indépendantes telles que la Commission électorale et la Commission nationale anti-corruption, raison pour laquelle le régime militaire cherche à manipuler ces élections. Les progressistes considèrent que ces organisations, tout comme la « justice » sont aux ordres du régime. Par conséquent, toutes personnes éligibles devraient postuler aux élections pour diluer le pouvoir de l’armée.
A date, le régime militaire dont la commission électorale est un outil, garde la main puisque iLaw a fermé son site.
La stratégie du régime est toujours la même : ne pas édicter de règles ou instaurer des règles floues puis mettre des règles rétrospectivement pour permettre de condamner les progressistes comme c’est le cas actuellement avec Future Forward sur le point d’être dissous. iLaw, effrayé par le précédent, a préféré fermer son site pour éviter les ennuis. Cela montre aussi les limites de la démocratie en Thaïlande.
Samedi soir, on apprenait que la commission électorale était très remontée contre le site fermé et rassemblait des preuves contre le site Web. Si les conclusions suggèrent que le site a violé la loi électorale, des poursuites judiciaires s’ensuivront. Thanathorn est particulièrement dans le viseur.