
Khmer Times
La fermeture soudaine de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, dans un contexte de tension diplomatique, vise officiellement à répondre à des violations territoriales et à freiner la criminalité transnationale. Cette mesure controversée suscite de fortes critiques économiques, en raison de pertes estimées entre 700 et 800 millions de bahts par jour, touchant particulièrement les PME et les populations locales des provinces frontalières. Le Cambodge, moins tributaire des importations thaïlandaises, semble moins exposé, hormis son secteur agricole, fragilisé par l’arrêt des exportations de manioc.
Si la fermeture se prolonge jusqu’à la fin de l’année, la Thaïlande pourrait perdre plus de 60 milliards de bahts en exportations transfrontalières. Dans les régions de Sa Kaeo, Chanthaburi et Trat, la crise se fait déjà sentir : commerces fermés, pénurie de main-d’œuvre liée au départ de travailleurs cambodgiens, et manifestations d’habitants en détresse. Bien que Bangkok affirme ne pas vouloir procéder à des expulsions, les tensions régionales s’intensifient.
Face à cette situation, le ministère du Commerce tente de limiter les effets économiques par des mesures alternatives : mise en place de nouveaux circuits de distribution, soutien au commerce en ligne et recherche de marchés de substitution, notamment pour les produits agricoles. Le ralentissement du commerce est perceptible depuis juin, malgré une croissance de 11,2 % enregistrée entre janvier et mai 2025.
Pour compenser les perturbations des importations, la Thaïlande se tourne vers le Laos pour sécuriser son approvisionnement en manioc. Le commerce global avec le Cambodge, incluant les échanges maritimes, devrait rester résilient, mais la contribution du commerce frontalier à la croissance régionale pourrait chuter d’un point, limitant l’expansion à 1,8–2 %, en deçà de l’objectif initial de 3 %. Les autorités restent mobilisées pour suivre l’évolution de la situation et atténuer ses conséquences économiques.