
L’armée et les autorités thaïlandaises intensifient leurs efforts pour protéger les civils le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, dans le but d’aider les Birmans tout en empêchant la propagation de la violence en Thaïlande.
Les combats ont fait rage samedi près de Myawaddy, face à Mae Sot, province de Tak, obligeant des civils à fuir alors que les rebelles cherchaient à débusquer les troupes de la junte retranchées depuis des jours au 2e pont de l’amitié entre la Thaïlande et le Myanmar.
Le nombre de civils traversant la rivière a évolué toute la journée. 200 puis 1200 et 1700 pour atteindre un total de 2000 en soirée.
La chaîne de télévision thaïlandaise NBT (gouvernement), a déclaré que les forces de la résistance avaient utilisé des mitrailleuses de 40 mm et largué 20 bombes depuis des drones pour cibler environ 200 soldats de la junte qui refusent de se rendre depuis le 5 avril après la chute de toutes les bases de l’armée.
Les forces militaires thaïlandaises chargées de la sécurité des frontières travaillent en étroite collaboration avec la police pour renforcer le contrôle des points de passage entre Mae Sot et le Myanmar.
L’intensification des combats a incité les civils du Myanmar à chercher refuge en traversant la frontière vers Tak, soulignant la nécessité d’un contrôle strict et du traitement des personnes, ont indiqué les autorités.
Le ministère de la Santé publique a déclaré que 1 686 personnes avaient traversé la frontière samedi pour chercher refuge temporaire à Mae Sot, et une personne a été blessée par des éclats d’obus. Près de la moitié des arrivants étaient des enfants et des personnes âgées.
Le Premier ministre Srettha Thavisin, dans un message sur X samedi soir, a déclaré qu’il se rendrait à Mae Sot mardi pour avoir un aperçu direct de la situation.
Des escarmouches entre les forces de la junte et les rebelles Karen ont commencé à affecter les citoyens thaïlandais, comme en témoigne une balle perdue qui a touché la fenêtre d’une maison. Personne n’a été blessé.
Sunai Phasuk, de Human Rights Watch Asie, a publié samedi un message sur X disant que l’armée du Myanmar a utilisé des chasseurs MiG-29 et des hélicoptères de combat pour attaquer Les troupes de l’Armée de libération (KNLA).
Le Premier ministre Srettha et le ministre des Affaires étrangères Parnpree Bahiddha-Nukura, ont déclaré que le gouvernement continuerait à fournir une aide humanitaire le long de la frontière.
« Je ne souhaite pas que de tels affrontements aient un quelconque impact sur l’intégrité territoriale de la Thaïlande et nous sommes prêts à protéger nos frontières et la sécurité de notre population », a ajouté M. Srettha dans un message sur X.
Les troupes du KNLA et les résistants se sont emparés de Myawaddy le 11 avril, portant un coup dur à l’armée richement équipée qui est maintenant confrontée à un test critique de sa crédibilité.
La prise de Myawaddy et des postes militaires environnants constitue un revers important pour une junte écrasée par les sanctions occidentales, la ville étant une source clé de recettes fiscales et un canal pour plus de 35 milliards de bahts de commerce frontalier par an.
Le porte-parole de la Karen National Union (KNU), Padoh Saw Taw Nee, a confirmé que le groupe combattait la junte à Myawaddy, mais n’a pas donné plus de détails.
Samedi, Pittayakorn Petcharat, le chef de la police de Mae Sot, a déclaré que les combats « s’intensifiaient ». « Environ 2 000 » personnes ont traversé la frontière, a-t-il déclaré, tandis que les autorités locales les fouillaient à la recherche d’armes. « Nous leur avons donné de la nourriture et les avons transférés dans un endroit plus sûr », a-t-il ajouté.
