
Un ancien garde paramilitaire thaïlandais, Sommai Srisukranan, a été arrêté pour avoir agressé un soldat cambodgien sur le site archéologique frontalier de Ta Muen Thom, dans la province de Surin. Selon les Cambodgiens, Sommai n’était pas le seul agresseur. L’incident, survenu alors que des équipes de coordination bilatérales étaient présentes, a été dénoncé par l’armée thaïlandaise qui a promis des poursuites judiciaires. Ta Muen Thom est l’un des quatre lieux frontaliers contestés entre la Thaïlande et le Cambodge, attisant des sensibilités politiques et territoriales.
Les autorités des deux pays laissent des « touristes », en fait des militants ultranationalistes, se côtoyer et approcher des soldats. Nous l’avons déjà écrit, les incidents se multiplieront en espérant qu’ils ne conduisent pas à des décès.
Le 13 juillet, dans le sanctuaire de Ta Kwai (district de Phanom Dong Rak), des touristes cambodgiens vêtus de blanc ont exécuté un rituel chamanique en khmer, provoquant la panique parmi les visiteurs thaïlandais. Les incantations, analysées comme des variantes du chant bouddhiste Itipiso, ont alimenté des craintes de magie noire. Les Thaïlandais sont persuadés depuis toujours que les Cambodgiens pratiquent une magie noire qui leur serait néfaste. Cet épisode souligne la fragilité des perceptions culturelles dans un contexte déjà tendu.
Le chef des forces de défense thaïlandaises, le général Songwit Noonpakdee, a lancé un appel au Cambodge pour la synchronisation des horaires d’ouverture des postes-frontières (proposant 8 h–18 h), le retrait des armes à longue portée et la réduction des effectifs militaires. Il a affirmé que la Thaïlande maintient une posture de souveraineté conformément aux cartes opérationnelles de la Thaïlande, différentes des cartes reconnues internationalement, et donc sources de conflit. Selon lui, la Thaïlande privilégie les mécanismes diplomatiques, comme le RBC, le JBC et le GBC pour désamorcer les tensions.
La coopération militaire entre les deux nations s’est intensifiée, avec des patrouilles frontalières conjointes menées trois fois par semaine. Ces efforts visent à préserver la sécurité des civils, garantir la fluidité des échanges transfrontaliers et instaurer une stabilité durable dans la région.