La Thaïlande est confronté à une augmentation récente des cas d’infections à Streptococcus suis
La presse thaïlandaise rapporte que la Thaïlande est confrontée à une recrudescence soudaine des infections à Streptococcus suis, avec 137 cas et huit décès en l’espace de trois semaines. La région la plus touchée en termes de décès est celle de Nakhon Ratchasima.
La recrudescence des infections est liée à la consommation de viande de porc crue ou insuffisamment cuite, de saucisses et de salade de sang de porc cru. Le Département de contrôle des maladies (DDC) a émis des mises en garde contre la consommation de produits à base de porc non cuits.
Le DDC recommande également aux personnes en contact étroit avec des porcs ou des produits à base de porc de porter des vêtements de protection et de couvrir toute plaie ouverte afin de prévenir l’infection. La majorité des infections survenues en 2023, avec 592 cas et 32 décès, ont touché des travailleurs journaliers, des agriculteurs et des femmes au foyer. Ces groupes sont donc considérés comme à haut risque.
Le DDC s’inquiète des contenus en ligne qui encouragent la consommation d’aliments crus avec de l’alcool, craignant qu’ils ne favorisent la propagation de l’infection.
Rappels sur l’infection à Streptococcus suis :Streptococcus suis est une bactérie de la famille des Streptococcaceae (streptocoques) pouvant infecter essentiellement les porcs et les sangliers.
Cette bactérie est responsable d’une zoonose, l’homme pouvant s’infecter. Les deux modes de transmission les plus fréquents sont la voie cutanée, essentiellement à l’occasion d’une piqûre ou d’une coupure et la voie digestive.
Les facteurs favorisant l’infection sont liés à l’activité professionnelle et/ou au comportement alimentaire. Le travail au contact des porcs, de leur viande ou de leurs viscères (éleveurs de porcs, vétérinaires, personnel d’abattoir, bouchers-charcutiers …) est un facteur de risque. La consommation de viande de porc crue ou mal cuite, voire de sang de porc qui rentre dans la composition de plats traditionnels comme le nam tok en Thaïlande, sont des facteurs de risques. Une « exposition » au porc est retrouvée dans 60% des cas dans certaines séries de méningites.
Les infections humaines sont considérées comme endémiques en Thaïlande, au Viêt Nam et en Chine.
L’infection touche quasi exclusivement les adultes. Après une incubation de 1 à 5 jours, l’infection se traduit en général par une méningite bactérienne avec surdité (plus de 50% des cas). Le taux de létalité est de l’ordre de 3% en cas de méningite et peut atteindre 80% en cas de choc toxique.
Le traitement repose sur l’utilisation d’antibiotiques (pénicilline G, ceftriaxone) et les corticoïdes..
Pour prévenir la maladie :
- éviter tout contact avec des porcs, leurs excréments et leur environnement ;
- éviter la manipulation de viande porc crue en particulier avec des instruments coupant ou porter des gants si cette manipulation est indispensable ;
- avoir une hygiène des mains après tout contact avec les animaux, les déchets ou les déjections animales et avant les repas ;
- nettoyer et couvrir correctement toutes les plaies cutanées ;
- ne pas consommer de viande de porc cru ou mal cuite, ou du sang frais de porc. La viande de porc doit être cuite pour atteindre une température interne de 70°C.
