
En décembre, l’inflation globale a augmenté de 1,23 % sur un an. Pour 2024, l’inflation globale a augmenté en moyenne de 0,4 %, se situant en dessous de la fourchette cible de 1 à 3 %.
Le Bureau de la stratégie commerciale attribue l’augmentation de décembre à la hausse des prix du carburant, des fruits, des ingrédients alimentaires et des boissons non alcoolisées. Les autres biens et services n’ont pas bougé.
L’inflation sous-jacente a augmenté de 0,79 % en décembre. Pour 2024, l’inflation sous-jacente a augmenté en moyenne de 0,56 %.
Pour les prévisions d’inflation globale pour 2025, elle devrait se situer entre 0,3% et 1,3% (avec un point médian de 0,8 %) . Une amélioration attendue de l’économie thaïlandaise en 2025, avec une croissance de l’investissement et de la consommation du secteur privé, ainsi qu’une augmentation continue du nombre de touristes pourrait entrainer un peu plus d’inflation. Pour mémoire, une légère inflation est un signe de bonne santé alors qu’une inflation quasi nulle est inquiétante, car cela est synonyme de marasme, comme c’est le cas actuellement.
À l’inverse, les facteurs susceptibles de faire baisser les prix sont notamment :
1. Les mesures gouvernementales visant à faire face au coût de la vie, notamment la réduction des prix de l’électricité et le plafonnement des prix du GPL.
2. Les prix élevés des fruits et légumes en 2024 pourraient baisser en 2025.
3. Un ralentissement du secteur immobilier et des ventes de voitures.
Les perspectives macroéconomiques ne sont pas réjouissantes pour la Thaïlande. La politique économique de Trump 2.0, également connue sous le nom de Trumponomics 2.0, est perçue comme un risque majeur pour l’économie thaïlandaise en 2025. Selon Aat Pisanwanich, expert en économie internationale, cette politique pourrait réduire le PIB thaïlandais de 0,3 à 0,5 %. Les droits de douane américains devraient diminuer les exportations thaïlandaises vers les États-Unis de 5 à 10 %, entraînant une baisse globale de 2 % des exportations.
En plus de Trumponomics 2.0, la Thaïlande fait face à d’autres défis économiques, notamment l’endettement des ménages, les politiques d’investissement et les taux d’intérêt, le ralentissement économique de la Chine et les tensions géopolitiques. La croissance économique de la Thaïlande est prévue entre 2,2 % et 2,7 % pour cette année, marquant sept années consécutives de croissance inférieure à 3 %.
La Chine joue également un rôle crucial dans l’économie thaïlandaise. Si la croissance économique de la Chine tombe en dessous de 5 % en 2025, cela pourrait affecter les exportations thaïlandaises vers la Chine et réduire le nombre de touristes chinois. La Thaïlande pourrait devenir « l’homme malade » de l’ASEAN avec une croissance prévue du PIB de 2,4 %, se classant au neuvième rang parmi les États membres de l’ASEAN. La Birmanie ferait moins bien avec une junte qui se soucie ni de l’économie ni de sa population. Singapour, économie mature, n’a pas besoin de taux de croissance élevés, toujours selon Aat Pisanwanich.
Les exportations thaïlandaises devraient croître de 1,5 % à 2,2 %, avec des exportations totales évaluées entre 296 et 298 milliards de dollars américains. Cependant, les pressions économiques pourraient conduire à une augmentation des fermetures de petites et moyennes entreprises.
De son côté, la Banque de Thaïlande (BOT) mentionne l’incertitude économique pour 2025, exacerbée par les tensions géopolitiques et les politiques imprévisibles des partenaires commerciaux, notamment les États-Unis. L’industrie automobile est particulièrement vulnérable, avec plus d’un million de travailleurs potentiellement affectés.
Le gouverneur adjoint Sakkapop Panyanukul a souligné que les difficultés persisteront au second semestre. Le baht thaïlandais devrait rester volatil.
Pranee Sutthasri, directrice générale, prévoit une croissance économique de 2,9 % cette année, donc toujours sous les 3 %. Le tourisme devrait attirer 39,5 millions de visiteurs étrangers, et les exportations devraient croître de 2,7 %. Malgré les mesures de relance qui, pour l’instant n’ont pas prouvé leur pertinence, des secteurs comme l’électronique et l’automobile restent en difficulté.
Le directeur principal Surach Tanboon a indiqué que l’inflation devrait rester autour de 1,1 %.