Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a déclaré samedi après-midi que la réunion de la Commission mixte des frontières entre la Thaïlande et le Cambodge se déroulait bien. Les deux parties essaient de s’écouter et se rencontreront à nouveau demain, le 15 juin, toujours à Phnom Penh.
La Thaïlande et le Cambodge ont publié une déclaration soulignant l’importance du recours à la Commission mixte des frontières (CMF) pour négocier les questions frontalières et collaborer pacifiquement, selon l’accord du nom de MOU 43. Les deux pays ont également souligné l’importance d’une collaboration pacifique.
Prasas Prasarsvinitchai, chef de la partie thaïlandaise, a présidé la 6e réunion de la Commission mixte. M. Lam Chea, ministre chargé des Affaires frontalières, assurait la coprésidence pour la partie cambodgienne.
La commission est composée de représentants des organismes techniques concernés. Parmi ceux-ci figurent, côté thaïlandais, le Département des Traités et des Affaires juridiques, le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Défense, le Département royal d’arpentage de Thaïlande, l’Armée royale thaïlandaise et la Marine royale thaïlandaise. Pour le Cambodge, les représentants comprennent le Secrétariat national des affaires frontalières (équivalent d’un ministère), le ministère cambodgien de la Défense nationale, diverses régions militaires cambodgiennes et tous les gouverneurs des provinces frontalières entre la Thaïlande et le Cambodge.
Le ton n’a cessé de monter ces derniers jours, en particulier au Cambodge avec une surenchère martiale de Hun Sen, président du Sénat, reprise par son fils, Hun Manet, Premier ministre. Les films et séries thaïlandais sont maintenant interdits au Cambodge alors qu’Hun Manet affirme qu’il trouverait du travail aux Cambodgiens actuellement migrants en Thaïlande, s’ils étaient expulsés. Ils seraient entre 500 000 et un million.
Cette agressivité cambodgienne a ravi les ultranationalistes thaïlandais qui ont pu laisser libre cours à leurs ditribes.
Le Cambodge continue d’affirmer qu’il présentera le cas des trois temples khmers Ta Moan Thom, Ta Moan Tauch et Ta Krabei, à la Cour de Justice internationale (CJI). La Thaïlande ne reconnaît pas la CJI, car la commission franco-siamoise de 1907–1908 aurait placé les temples au Cambodge. Tout recours devant la CJI donne raison au Cambodge.
On ne sait pourquoi le Cambodge, qui s’accommodait tant bien que mal de la position thaïlandaise « ne pas officialiser la frontière pour ne pas entériner la perte des trois temples » s’est soudain réveillé. Le Cambodge, maintenant bien armé par Chine, a déclenché un mécanisme empreint d’agressivité pour mettre un point final à cette dispute vieille de 120 ans.
On ne sait pas non plus pourquoi la Thaïlande tient tant à ces trois temples khmers.
On ne comprend pas pourquoi les deux royaumes bouddhistes sont prêts à déclencher « la guerre la plus bête du monde ».
