69 % des Thaïlandais ne font pas confiance au gouvernement pour agir dans l’intérêt du pays. Une enquête d’opinion menée par l’Institut d’études pour le développement (IFD) a révélé que la plupart des Thaïlandais pensent que les partis politiques sont sous le contrôle de « personnes puissantes ».
L’enquête, menée du 17 au 20 août, a porté sur 1 251 répondants âgés de 18 ans et plus à travers le pays.
Leur réponse à la question de savoir s’ils pensaient que les huit principaux partis thaïlandais étaient sous le contrôle d’un personnage puissant :
- Pheu Thai Party : Oui 94%, Non 6% => Thaksin
- Parti Bhumjaithai : Oui 92,57 %, Non 7,43 % => Newin
- Parti de la nation thaïlandaise unie : Oui 85,94%, Non 14,06% => Prayut et le régime
- Parti Palang Pracharath : Oui 85,83 %, Non 14,17% => Prawit et l’armée
- Thai Pattana Party: Oui 83,38%, Non 16,62%
- Parti Démocrate : Oui 82,20%, Non 17,80%
- Parti Prachachart : Oui 81,14 %, Non 18,86 %
- Parti populaire : Oui 68,07%, Non 31,93%
Lorsqu’on demande s’ils pensent que les décisions du gouvernement sont influencées par les « puissants »
- Oui : 55,94 %
- Pas sûr : 35,82 %
- Non : 8,24 %
Croyez-vous que le gouvernement fera les bonnes choses qui profiteront au pays, ils ont répondu :
- Non : 69,32%
- Oui : 30,68 %
Par ailleurs, Une motion verbale urgente sera soumise à la Chambre des représentants par un député de Pheu Thai, demandant une enquête sur la conduite d’un juge de la Cour constitutionnelle suite à sa récente remarque sur le Parti populaire.
Le juge, Udom Sittiwirattham, est l’un des juges de la Cour constitutionnelle qui ont voté la dissolution du parti Move Forward et la radiation de 11 de ses membres. Lors d’un récent séminaire, le juge a déclaré : « Ils devraient me remercier d’avoir dissous le parti. Je les ai aidés à collecter 20 millions de bahts de dons. »
Le député pourtant Pheu Thai, Adisorn Piengkes, trouve que la remarque du juge franchement pas drôle est une marque de mépris et un manque d’éthique, une notion que la CC se targue de défendre. De nombreux autres hommes politiques, pas membres du parti dissous, pensent qu’une plainte devrait être déposée devant la Commission nationale anti-corruption ou la Commission électorale.
Il faut rappeler que la CC qui, de facto, a pris le contrôle de la Thaïlande a, Depuis sa création en 1997, dissous 111 partis politiques pour diverses raisons. Ses décisions découlent de trois chefs d’accusation majeurs : non-respect de la loi sur les partis politiques, manque de qualifications pour obtenir le statut juridique de parti, et tentative de renversement du système du pays avec le roi comme chef de l’État.
Les critiques affirment que la Cour est utilisée comme une arme contre les opposants au régime. D’autres pensent qu’elle protège la démocratie des abus commis par des acteurs politiques sans scrupules.
Sur les 111, certains partis avaient gagné des élections (ceux liés à Thaksin ou les réformistes) mais n’avaient pas l’heur de plaire au régime. Par deux fois, depuis 1997 ce dernier a préféré utiliser les coups d’état plutôt que la Cour Constitutionnelle pour éliminer les vainqueurs aux élections (des Shinawatra).