
La soumission par le Premier ministre par intérim Phumtham Wechayachai d’un décret royal à Sa Majesté le Roi demandant la dissolution de la Chambre a été rejetée.
Phumtham Wechayachai, est même visé par des plaintes pour crime de lèse-majesté et négligence, car il a soumis ce décret royal.
Selon des sources citées par Matichon, le décret a été rejeté pour des raisons juridiques et procédurales, notamment après l’avis du secrétaire général du Conseil d’État, Pakorn Nilprapunt, qui estime qu’un gouvernement intérimaire n’a pas l’autorité pour initier une telle dissolution. Pakorn est perçu comme proche du chef du parti Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul.
Le parti Pheu Thai a reconnu l’impossibilité de dissoudre la Chambre et se prépare à rejoindre l’opposition.
Le président de la Chambre devrait inscrire l’élection d’un nouveau Premier ministre à l’ordre du jour, avec un vote le 5 septembre.
Ce blocage institutionnel illustre les limites de la Constitution thaïlandaise, dont les critères d’éligibilité et d’inaptitude sont devenus de plus en plus flous. Selon le Matichon, depuis le coup d’État de 2006, les constitutions successives ont été rédigées par des groupes non élus, avec pour objectif de restreindre le pouvoir des représentants du peuple. Le système électoral complexe empêche toute majorité claire, et les référendums d’approbation ont servi à légitimer des textes difficilement amendables.
Ces constitutions ont permis à des réseaux méfiants envers la démocratie représentative ou « le régime » d’occuper des postes clés, renforçant un système fondé sur la défiance envers le peuple. Le résultat est une instabilité politique chronique qui dure depuis près de deux décennies.
Le 3 septembre, le Parti du peuple, premier parti du Parlement thaïlandais, a surpris en annonçant son soutien à Anutin Charnvirakul, chef du Bhumjaithai Party, pour le poste de Premier ministre, au lieu de soutenir le Pheu Thai.
Le soutien du Parti du peuple à Bhumjaithai a provoqué une onde de choc parmi les militants pro-démocratie, qui dénoncent une trahison des principes du parti, notamment en raison de la position du Bhumjaithai sur l’article 112 du Code pénal. Malgré un accord stipulant que le nouveau gouvernement devra dissoudre le Parlement dans les quatre mois et amorcer une réforme constitutionnelle, les analystes estiment que le Parti du peuple sera trahi par le Bumjaithai comme il l’a été en 2023 par le Pheu Thai.
Le choix du Parti du peuple, perçu comme une manœuvre punitive envers Pheu Thai, pourrait fragiliser davantage le camp démocratique et compromettre sa crédibilité auprès de ses soutiens.
Le Pheu Thai a confirmé qu’il présenterait son troisième et dernier candidat possible au poste de Premier ministre, Chaikasem Nitisiri, pour affronter le leader du Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul, lors du vote de la Chambre basse de demain.