PLUS DE 100 ÉCONOMISTES ont exprimé conjointement leur opposition au projet de portefeuille numérique de 10 000 bahts initié par le gouvernement Pheu Thai et que le Premier ministre Srettha Thavisin va mettre en œuvre.
Au total, 133 économistes et universitaires, actifs ou retraités, allant des anciens gouverneurs de la Banque de Thaïlande Tarisa Watanaket et Wirathai Santiprapop aux anciens vice-gouverneurs de la banque centrale Achana Waikhuamdee et Bundit Nitthavorn en passant par les économistes des universités Chulalongkorn et Thammasat, entre autres, ont signé une déclaration commune contre la mesure populiste Pheu Thai en faveur d’environ 56 millions de Thaïlandais.
Il ne s’agissait au départ que d’une promesse électorale dans la surenchère de la campagne. Cette idée n’a pas suffit et Pheu Thai n’a pas gagné les élections. Future Forward qui offrait moins d’argent à chaque citoyen a gagné le scrutin.
Chaque ressortissant thaïlandais âgé de 16 ans ou plus s’est vu promettre une somme de 10 000 bahts dans un portefeuille numérique pour acheter des biens et des services dans un rayon de quatre kilomètres de son domicile officiel sur une période de six mois.
Selon ces universitaires dissidents, le projet de portefeuille numérique du gouvernement, principalement conçu pour stimuler la consommation intérieure à court terme, serait finalement inutile et conduira à créé 2,9 % d’inflation sur un an alors que la dette publique a augmenté à 61,6 % du PIB du pays et que toutes les recettes de l’État ont été calculées pour ne représenter que 13,7% du PIB.
L’augmentation de la dette publique sera indubitablement répercutée sur les générations suivantes puisque le gouvernement ne pourra pas consacrer 560 milliards de bahts de son budget annuel au financement de son projet de portefeuille numérique et cherchera à émettre des obligations d’État ou à emprunter auprès de banques publiques, selon la déclaration.
Les opposants soutiennent que les 560 milliards de bahts du portefeuille numérique pourraient financer des projets durables autour de la gestion de l’eau naturelle pour faire face aux inondations et à la sécheresse en provinces, ainsi que le développement des infrastructures numériques et des projets créateurs d’emplois.
Cette somme pourrait aussi permettre de financer des initiatives qui rendraient la vie quotidienne plus facile et inciteraient les couples à procréer : crèches, transports abordables, écoles de qualités, activités périscolaires, etc.
Ils affirment qu’une telle campagne populiste du Pheu Thai entraînera évidemment de l’injustice sociale si les riches reçoivent sans discernement la même somme d’argent que les pauvres.
Néanmoins, Srettha a catégoriquement exclu la possibilité que le portefeuille numérique de 10 000 bahts soit distribué à certains groupes sélectionnés de personnes et non à tout le monde de manière aveugle.
Le Premier ministre a rassuré qu’il ne changerait certainement pas d’avis sur la mise en œuvre de la campagne populiste Pheu Thai, même si, a-t-il ajouté, il pourrait prendre en compte les opinions des opposants, universitaires et critiques.
Il a rencontré le gouverneur de la Banque de Thailande qui n’exprime pas son opposition ouvertement.
Le bras de fer entre le premier ministre à droite et les universitaires à gauche concernant ces 10000 bahts, tel qu’illustré par Arun du Matichon
