La Fondation Clooney pour la justice CFWIJ et la Coalition pour les femmes dans le journalisme ont appelé le gouvernement thaïlandais à empêcher les poursuites-bâillons et à décriminaliser ce que certains affirment être de la diffamation.
Une « poursuite – bâillon » est une plainte en diffamation portée par un possible délinquant contre un journaliste afin de calmer ses ardeurs. Ainsi, c’est le journaliste qui, finalement, se retrouve condamné même si les malversations du plaignant sont avérées. Les cas sont fréquents dans la « justice » thaïlandaise (ONG de défense des migrants contre une grosse entreprise locale vendant des produits de la mer, par exemple).
Les associations font référence au cas de la journaliste Chutima Sidasathian. Le CFWIJ a exhorté le tribunal à rejeter toutes les accusations portées contre elle.
Chutima fait face à des accusations de diffamation liées à ses reportages sur des allégations de corruption dans le secteur bancaire à Nakhon Ratchasima en 2021.
Les accusations concernent une mauvaise gestion des fonds publics par une banque et d’autres irrégularités impliquant des employés de banque et des fonctionnaires, y compris le maire de Banlang.
Le maire a porté plainte pour diffamation et est donc plaignant dans cette affaire.
Il fait face à des accusations criminelles de détournement de fonds sur la base de l’enquête de Chutima. Mais c’est Chutima qui a été inculpé de trois chefs de diffamation, pouvant entraîner une peine cumulée de 6 ans de prison.
Bien que la Commission nationale des droits de l’homme de Thaïlande ait reconnu l’affaire comme une « poursuite-bâillon », les plaintes contre elle persistent.
« Étant donné que la Thaïlande vise à rejoindre le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2025, elle devrait prendre des mesures immédiates pour empêcher les poursuites-bâillons et décriminaliser la diffamation », a déclaré Kyle Delbyck, de la Clooney Foundation for Justice.
Dans le même ordre d’idée, L’arrestation par les autorités thaïlandaises de six militants politiques cambodgiens avant et pendant la visite du Premier ministre cambodgien Hun Manet, dont celle du militant Phan Phana, sa femme et ses jeunes enfants, pourrait avoir un impact négatif sur la candidature de la Thaïlande au Conseil des droits de l’homme en 2025 pour deux ans.
Les militants détenus sont des personnes relevant de la compétence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. En outre, la détention des enfants de Phan Phana, âgés de 2 et 6 ans, viole les engagements de la Thaïlande en matière de protection des enfants, tels que stipulés dans au moins sept protocoles d’accord internationaux signés par le pays.
Chutima Sidasathian
