Le chef du parti Pheu Thai, Cholnan Srikaew, a annoncé aujourd’hui (lundi) une coalition de 11 partis, pour former un nouveau gouvernement en Thaïlande, avec un total de 314 sièges à la Chambre des représentants.
Le Pheu Thai prend sept portefeuilles ministériels et neuf secrétariats d’état, plus celui de Premier ministre.
Dans une déclaration commune des 11 partis, la coalition a accepté de nommer l’ancien magnat de l’immobilier Srettha Thavisin comme seul candidat au poste de Premier ministre lorsque le Parlement se réunira demain.
Ils ont également convenu de ne pas toucher à la loi de lèse-majesté et que la coalition n’inclura pas le parti Move Forward. On comprend que la pression du régime a été très forte.
Les sièges restants du cabinet seront partagés entre Bhumjaithai (4 ministres et 4 secrétaires d’état), Palang Pracharath (2 ministres et 2 Sec.), United Thai Nation (2 ministres et 2 sec.). Chartthaipattana et Prachachat obtiendront chacun un portefeuille ministériel.
Au total, cela fait 17 pour Pheu Thai et 18 pour les non Pheu Thai dont les partis des putschistes.
Les petits partis restants, qui ont chacun un ou deux sièges à la Chambre, n’obtiennent aucun siège au Cabinet. On ne sait pas encore quels partis obtiendront quels ministères. Le cabinet thaïlandais est composé de 35 ministres et vice-ministres et d’un premier ministre.
Selon le communiqué, les 11 partis ont convenu de mettre en œuvre les politiques du manifeste électoral du Pheu Thai, telles qu’un salaire minimum de 600 bahts d’ici 2027, un salaire minimum de 25 000 bahts pour les diplômés titulaires d’un baccalauréat, la fin de la conscription, la subvention de 10 000 bahts / personne correspondant au portefeuille numérique pour tous les Ressortissants thaïlandais de plus de 16 ans, augmentation des prix des produits agricoles, amendements constitutionnels et cannabis médical.
Concernant les amendements constitutionnels, les 11 partis se sont mis d’accord pour ne pas toucher au chapitre concernant la monarchie.
On ne parle plus de nouvelle constitution mais d’amendements à l’actuelle constitution jugée scélérate par la plupart des observateurs. En position de faiblesse, le Pheu Thai aura du mal à éradiquer la capacité de nuisance du sénat et de l’armée. Si tel devait être le cas, ce serait une double trahison.
En ce qui concerne la première trahison (s’allier avec les putschistes), Srettha a expliqué que les promesses s’entendaient « en cas de victoire ». Comme Pheu Thai a perdu, il a dû modifier ses politiques pour à la fois se retrouver au pouvoir et faire rentrer Thaksin en Thailande quitte à ne pas tenir compte de ses électeurs.
Cholnan qui avait promis de démissionner de la tête de Pheu Thai s’il s’alliait aux putschistes démissionnera quand la situation sera stabilisée mais il garderait le portefeuille qu’on lui offrira.
Les partis ont convenu d’ajuster et de fusionner leurs politiques pour le plus grand bénéfice de la population et de résoudre les problèmes économiques en priorité absolue.
Dans la déclaration commune, les partis de la coalition ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas se permettre de laisser des conflits politiques retarder la formation du nouveau gouvernement, citant le cas du parti Pheu Thai qui, ces derniers temps, a fait l’objet de vives critiques pour avoir changé d’allégeance politique.
Cholnan a déclaré qu’il était convaincu que Srettha recevrait suffisamment de votes de la Chambre et du Sénat pour être choisi comme Premier ministre.
Pour être sélectionné, Srettha aura besoin d’un vote majoritaire parmi les 500 députés et les 250 sénateurs, soit 376.
Ce lundi soir, on peut considérer que Srettha sera effectivement élu demain.
Quant au retour de Thaksin, il semble probable mais on n’est pas à l’abri d’une surprise.
Arun de Matichon résume l’état d’esprit des Thaïlandais qui voient leurs bulletins de vote transformés en un gâteau que des politiciens découpent la bave aux lèvres. Le peuple doit porter la galette pour que les oiseaux en profitent.
