
La Marine royale thaïlandaise a publié un communiqué pour clarifier un incident survenu le 19 novembre, après que le ministère cambodgien de la Défense a affirmé que son équipe d’observateurs de l’ASEAN avait interrompu sa mission en raison de prétendus tirs venus du côté thaïlandais. Selon Bangkok, l’événement s’est produit dans une zone de déminage du Thailand Mine Action Center, située dans la province de Trat, et entièrement sous souveraineté thaïlandaise.
Les opérations de déminage y sont menées depuis plusieurs semaines. Les équipes thaïlandaises ont récemment retiré plusieurs engins explosifs, dont des mines antipersonnel PMN‑2 soupçonnées d’avoir été posées récemment. La sécurité est assurée par la force marine de Trat, qui avait déjà observé, le 17 novembre, des soldats cambodgiens accompagnant des observateurs jusqu’à une barrière de fil barbelé. Celle‑ci avait été installée pour empêcher toute intrusion dans une zone jugée dangereuse.
Le 19 novembre, des militaires cambodgiens ont de nouveau été aperçus à environ 150 mètres de la limite. Un bruit soudain a alors retenti, poussant les deux camps à se mettre à couvert. Une inspection a confirmé qu’aucune arme n’avait été utilisée par les forces thaïlandaises. Des témoins ont décrit un son proche d’un pétard plutôt que d’un coup de feu, alimentant les soupçons côté thaïlandais d’une mise en scène destinée à perturber les opérations.
Le capitaine Thammanoon Wanna, a accusé le Cambodge d’avoir monté une mise en scène près de la frontière. Selon lui, Phnom Penh aurait fait venir une fausse délégation d’observateurs de l’ASEAN, équipée de chapeaux bleus, puis déclenché un pétard pour simuler une explosion. L’incident aurait ensuite été présenté comme un tir de grenade par les soldats thaïlandais. Le capitaine affirme que les véritables observateurs auraient normalement approché la ligne frontalière pour coordonner la visite, ce qui n’a pas été le cas. Il dénonce une opération destinée à répandre de fausses rumeurs et à discréditer la Thaïlande.
La Marine a assuré que les travaux de déminage se poursuivraient conformément aux standards humanitaires internationaux, afin de sécuriser les zones frontalières. Elle a ajouté que la Thaïlande restait disposée à coopérer par les canaux établis pour éviter tout malentendu et prévenir une escalade.
Parallèlement, le First Army Area a présenté un rapport d’avancement sur les opérations menées à Ban Nong Chan et Ban Nong Ya Kaew, le long de la frontière. Depuis le 11 novembre, 3 653 m² ont été nettoyés, soit 1,27 % de la zone ciblée. Les équipes ont découvert huit mines antipersonnel et un obus de 105 mm non explosé.
Le 19 novembre, des attachés de défense de 17 pays ont visité les sites pour observer les opérations et recevoir un briefing sur la situation. Le matin, une cartographie aérienne conjointe par drone avait permis de préparer l’installation de nouveaux marqueurs temporaires de frontière.
Ces efforts illustrent la volonté des deux pays de progresser dans la sécurisation de leur frontière commune, malgré les tensions et les incidents ponctuels.


