
La police thaïlandaise a intensifié sa lutte contre les réseaux criminels chinois opérant sur son sol, avec deux coups de filet spectaculaires à Chiang Mai et Bangkok. À Chiang Mai, vingt ressortissants chinois ont été arrêtés jeudi dans une luxueuse villa avec piscine, louée 120 000 bahts par mois dans le district de Mae Rim. Le lieu, transformé en centre d’escroquerie numérique, servait de base à une organisation soupçonnée d’arnaquer des compatriotes en Chine via de fausses offres d’assurance ou de colis non livrés.
Parmi les suspects, 14 hommes et 6 femmes, certains détenteurs de visas étudiants ou touristiques. L’un d’eux s’est fracturé une jambe en tentant de fuir, tandis qu’au moins dix autres ont réussi à s’échapper en plongeant dans la rivière voisine. Sur place, les enquêteurs ont saisi une centaine de téléphones portables, des cartes SIM chinoises et un système de vidéosurveillance destiné à anticiper les descentes de police. Tous les suspects sont poursuivis pour association de malfaiteurs et escroquerie, et sont actuellement détenus au commissariat de Mae Rim. La police coopère avec le consulat chinois pour faire avancer l’enquête.
À Bangkok, c’est un autre type d’arnaque qui a été démantelé. Liang Ai-Bing, un ressortissant chinois, a été arrêté dans un triplex de luxe du quartier de Wang Thonglang. Il est accusé d’avoir dirigé une vaste escroquerie pyramidale via une fausse plateforme d’investissement en cryptomonnaies baptisée FINTOCH. Le préjudice s’élèverait à plus de 100 millions de yuans (environ 14 millions de dollars), avec près de 100 victimes recensées en Chine.
Liang, qui vivait seul depuis décembre 2024, a été inculpé pour possession illégale d’arme à feu, entrée illégale en Thaïlande et fraude. Quatre complices sont également visés par l’enquête. Selon les autorités chinoises, le groupe aurait détourné plus de 31 millions de dollars avant de disparaître. L’enquête a révélé que FINTOCH prétendait faussement être affiliée à Morgan Stanley et utilisait de faux profils pour appâter les investisseurs.
Ces deux affaires prouvent que les mafias chinoises prolifèrent en Thaïlande comme au Cambodge ou en Birmanie, mais, dans le même temps, elles illustrent la détermination des autorités thaïlandaises. Elles cherchent à démanteler les réseaux criminels transnationaux, souvent attirés par les infrastructures et la permissivité du royaume.



