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Une enquête de la cyberpolice thaïlandaise a révélé un vaste réseau financier acheminant des fonds issus de jeux d’argent en ligne et d’escroqueries vers le groupe Huione au Cambodge.
Les autorités examinent un lien possible avec un membre de la famille du président du Sénat cambodgien, Hun Sen. L’argent transite par des comptes intermédiaires avant d’être converti en crypto-monnaie, puis potentiellement reconverti en espèces via Huione. Le chef du Bureau d’enquête sur la cybercriminalité a souligné que cette entreprise pourrait être un acteur légitime ou un outil pour des réseaux criminels opérant le long de la frontière.
Bien que Huione soit légalement enregistré, son inclusion sur liste noire par les États-Unis n’affecte pas directement l’enquête thaïlandaise. Les demandes de données financières ont reçu des réponses partielles, et la police considère qu’il est trop tôt pour déterminer toute implication criminelle. L’investigation est en cours.
On ne sait pas si cette enquête est liée aux tensions actuelles à la frontière entre Cambodge et Thaïlande. Toujours est-il que d’autres conséquences ont été observées.
La fermeture éventuelle de cinq postes-frontières entre la Thaïlande et le Cambodge pourrait engendrer des pertes économiques estimées à 174,53 milliards de bahts, selon les données douanières de l’an dernier. Le poste d’Aranyaprathet, à Sa Kaeo, représente à lui seul plus de 60 % des échanges bilatéraux. Cette situation affecterait le transport des marchandises, l’approvisionnement industriel et la confiance des investisseurs. On ne sait pas si le soft Power de la Thaïlande s’en retrouvera grandi si des affrontements à la frontière causent des décès, en particulier de civils.
À titre d’exemple, en raison de leur crainte de conflit armé, des dizaines de travailleurs cambodgiens ont quitté leurs emplois en Thaïlande et sont arrivés au poste de contrôle de Chong Sangam, dans la province de Sisaket, le 17 juin. Transportant de nombreux effets personnels, ils ont déclaré que leurs familles les avaient exhortés à rentrer, suivant un avertissement du gouvernement cambodgien concernant l’insécurité à la frontière. Certains travaillaient en Thaïlande depuis plus d’une décennie mais préfèrent rentrer malgré l’incertitude économique. Les rapatriés espèrent retrouver un emploi au Cambodge ou ailleurs si la situation se stabilise.