
Photo supposément trouvée dans le téléphone d'un soldat cambodgien.
La Thaïlande accuse le Cambodge d’avoir violé l’interdiction internationale des mines antipersonnel après la découverte d’un téléphone contenant des vidéos de soldats cambodgiens en train de poser des mines PMN-2 dans la région de Phu Makua, province de Si Sa Ket. Ce secteur, récemment repris par l’armée thaïlandaise après de violents affrontements, est désormais sous contrôle thaïlandais.
Le téléphone en question serait celui qu’un soldat cambodgien aurait abandonné précipitamment dans sa fuite. On ne connaît pas les circonstances qui ont amené ces photos à « sortir » maintenant.
Parallèlement, l’armée thaïlandaise a reconnu avoir utilisé des obus au phosphore blanc (WP) lors des combats du 24 au 28 juillet. Le général Winthai Suvaree a précisé que ces munitions servent à créer des écrans de fumée ou à éclairer des zones, et ne sont pas classées comme armes chimiques selon la Convention sur les armes chimiques (CWC). Il a insisté sur le fait que leur usage est légal et encadré, exclusivement contre des cibles militaires.
Ces révélations interviennent alors que l’équipe d’observation intérimaire de l’ASEAN (IOT), composée de huit pays membres, s’est rendue à Pha Mo E Dang pour examiner les preuves de nouvelles poses de mines et de mouvements de troupes cambodgiennes après le cessez-le-feu du 28 juillet. Les observateurs ont été informés de 77 incursions de drones et de la récupération de 20 mines de type 72 dans les zones disputées.
Dans ce climat tendu, une figure militaire thaïlandaise a émergé : la capitaine Pavichaya Valeesuksan, surnommée “Captain Atom”, est devenue virale après avoir été filmée en train de « négocier fermement » avec des soldats cambodgiens au col de Chong An Ma. Interprète militaire et porte-parole adjointe des forces armées, elle a incarné une posture de fermeté et de respect mutuel, saluée sur les réseaux sociaux.
Bangkok réaffirme sa souveraineté sur les zones disputées, au prix d’un durcissement sur le terrain. Des territoires autrefois occupés par des Cambodgiens ont été « saisis » par l’armée thaïlandaise, entraînant l’expulsion de leurs habitants. Des clôtures de barbelés et des bâches noires ont été installées, obstruant la vue sur les anciennes habitations cambodgiennes. À ce stade, aucune preuve formelle ne permet de trancher sur la légitimité territoriale de ces zones, qu’elles relèvent de la Thaïlande ou du Cambodge.
Ce flou juridique alimente un profond ressentiment côté cambodgien, où la colère monte et certains habitants se disent prêts à reprendre les armes. La stratégie de l’ex Premier ministre Hun Sen apparaît de plus en plus coûteuse : pertes humaines, recul territorial, humiliation diplomatique et affaiblissement du développement économique. Une posture qui, selon plusieurs observateurs, a fragilisé la position du Cambodge sans offrir de véritable levier de négociation.